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Zones noires : cafouillage ou marche arrière du gouvernement ?

Une nouvelle déclaration sur les « zones noires » risque de brouiller le message du gouvernement. Cette fois-ci, après Dominique Bussereau et Brice Hortefeux, c’est au tour de Jean-Louis Borloo d’affirmer que ces zones tracées après la tempête Xynthia sont à l'origine d'un "malentendu". Ce sont des "zones de solidarité" et "pas de destruction massive" a affirmé le ministre de l’Écologie.
Article rédigé par franceinfo
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C’est la cacophonie gouvernementale.
_ Alors que le Premier ministre pensait avoir fait une mise au point sévère sur les zones noires auprès de son gouvernement, voilà que Jean-Louis Borloo met les pieds dans le plat.
En visite surprise en Charente-Maritime et en Vendée pour rencontrer les élus des communes sinistrées par la tempête Xynthia, le ministre de l'Ecologie a parlé de "malentendu" sur les zones noires, ces zones inhabitables délimitées par l’État après le passage dévastateur de la tempête.

"pas de zones de destruction massive"

"Il y a un malentendu, les zones évoquées, c'est des zones de solidarité, c'est des zones de rachat, c'est pas des zones de destruction massive ", a-t-il déclaré devant les élus locaux.
"La commande du président de la République (…) est de sécuriser les personnes", a-t-il ajouté, "et ça ne veut pas dire les déplacer et détruire leurs maisons".

Et pourtant il s’agit bien de racheter à l’amiable ou d’exproprier les habitants de ces fameuse zones noires.
_ En tout cas, selon toutes les informations diffusées jusque là par le gouvernement, et d’ailleurs par le même Jean-Louis Borloo.

Il y a à peine une semaine, tous les ténors du gouvernement et le président de la République lui-même affirmaient qu’il n'était "pas acceptable de laisser les habitants se réinstaller" là où ils couraient un danger mortel. Et que "ces zones noires (devaient) retourner à l'état naturel ", soit "par l'acquisition à l'amiable des biens situés", soit "par une procédure d'expropriation engagée par l'Etat".

rétropédalage gouvernemental

Et quand, ce week-end, Dominique Bussereau ou Brice Hortefeux avaient parlé d’ "aménagements possibles", la réaction du chef de l’Etat a été immédiate : convocation dès le lendemain de tous les ministres concernés par la question pour un sermon du Premier ministre.

Le sermon n’a-t-il pas été bien écouté ou alors est-ce un rétropédalage du gouvernement face à la colère des 1.500 habitants concernés ?

En tout cas, ce jeudi, lors du même déplacement que Jean-Louis Borloo, Benoist Apparu a aussi joué l’apaisement.
_ "Il n'a jamais été question pour nous de dire que dans cette zone-là il y avait des bulldozers qui arrivaient dans trois semaines et qui rasaient tout", a affirmé le ministre du logement, "si après enquête, on s'aperçoit que le risque pour la vie des gens n'est pas avéré, bien évidemment, il n'y aura pas d'expropriation".

Soit l’exact contraire des propos tenus la semaine dernière. De quoi y perdre son latin.

  • La réaction de la présidente de la région Poitou-Charente, Ségolène Royal, sur France Inter :

Ségolène Royal - France Inter

Virginie Salanson avec agences

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