Ce rapport Moreau, qui seraremis au Premier ministre ce vendredi matin, est présenté comme une boîte àoutils à disposition du gouvernement. À charge pour lui de piocher dans lesdifférentes pistes. Elles seront détaillées dans la journée, mais plusieursd'entre elles sont déjà connues.Rallonger la durée decotisationDans le rapport, il estquestion de rallonger la durée de cotisation qui donne droit à une retraite àtaux plein. Cela signifie travailler plus longtemps, de deux à trois ans deplus. La durée passerait ainsi de 41 ans à 43 ou 44 ans de cotisations.Cette mesure a dors et déjà été qualifiéed'inacceptable et d'hypocrite par Jean-Claude Mailly. "Pour une générationnée en 1989, qui entre sur le marché du travail en moyenne aujourd'hui à 24ans, ça signifie qu'il faudra attendre 68 ans pour avoir une retraite à tauxplein quand l'espérance de vie en bonne santé est à 62 ans pour les hommes et63 ans pour les femmes."La question desfonctionnaires Autre sujet très sensible, les pensions de retraitedes fonctionnaires. Aujourd'hui elles sont calculées sur les six derniers moisde la carrière professionnelle – c'est là que le salaire est le plus élevé. Dansle privé, le calcul se fait sur les 25 dernières années. Ainsi, à l'heureactuelle, un fonctionnaire à la retraite touche un tiers de plus qu'un retraitédu privé (1.900 euros par mois pour un ancien fonctionnaire contre 1.200 pourun ex salarié du privé)Pour réduire cet écart, il s'agirait de calculer lespensions des fonctionnaires non plus sur leurs six derniers mois de salaires,mais sur 3 voire 10 ans. Pas question de revoir les règles de calcul pour PhilippePihet de Force Ouvrière. Si les fonctionnaires touchent plus, c'est parce qu'ily a plus de cadres, donc plus de salaires élevés, dans le public que dans leprivé.Reste qu'à niveau de salaire équivalent, les pensionsde retraite seraient tout de même un peu plus élevées dans le public que dans le privé. Pour Danièle Karniwiecz,de la CFE CGC il faut aujourd'hui lever ces doutes. "Les salariés dusecteur privé sont prêts à faire des efforts explique-t-elle mais si on demandedes efforts à tout le monde. Ils en ont assez d'avoir l'impression eux detoujours baisser leur taux de rendement sur les retraites."Les fonctionnaires ne resteront pas l'écart, a promisla ministre des Affaires Sociales avant de tempérer :"Il ne faut pas fairedes fonctionnaires les boucs émissaires de cette réforme des retraites."Quid des personnes déjà à laretraite ?Une dernière question sepose. Les personnes déjà à la retraite seront-elles mises elles aussi àcontribution ? Le gouvernementoptera-t-il pour une augmentation de la CSG pour les retraités ou choisira-t-ilde ne plus revaloriser les pensions aussi vite que l'inflation ? Cela feraitbaisser le pouvoir d'achat des retraités.