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Vote des étrangers : Nicolas Sarkozy "a la mémoire hasardeuse", selon le PS

Le chef de l'Etat a qualifié d'"hasardeuse" la proposition des sénateurs PS d'autoriser les étrangers à voter aux municipales. Nicolas Sarkozy a "la mémoire hasardeuse", répliquent les députés socialistes.
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Nicolas Sarkozy devant 2000 maires, à l'Elysée (23 novembre 2011) (AFP/PHILIPPE WOJAZER)

Le chef de l'Etat a qualifié d'"hasardeuse" la proposition des sénateurs PS d'autoriser les étrangers à voter aux municipales. Nicolas Sarkozy a "la mémoire hasardeuse", répliquent les députés socialistes.

Le président de la République, Nicolas Sarkozy, a jugé mercredi 23 novembre que la proposition de loi socialiste visant à autoriser les étrangers à voter aux élections municipales était "une "proposition hasardeuse"...."parce qu'elle risque de diviser profondément les Français au moment où, plus que jamais, nous avons besoin de les rassembler".

Nicolas Sarkozy le 23 novembre 2011

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Il a fait cette déclaration devant quelque 2.000 maires, en majorité de droite, réunis à l'Elysée. La Droite populaire (aile droite de l'UMP) s'oppose de façon virulente au droit de vote des étrangers, pétition et tracts à l'appui.

Le PS d'accord avec Nicolas Sarkozy...en 2005

"Celui qui vitupère aujourd'hui contre la proposition d'octroyer le droit de vote aux étrangers aux élections municipales est le même qui, le 25 octobre 2005, expliquait dans une interview au Monde 'qu'il ne serait pas anormal qu'un étranger en situation régulière qui travaille, paie des impôts et réside depuis au moins 10 ans en France, puisse voter aux élections municipales'", ont souligné par communiqué les députés PS.

"A peu de chose près, c'est exactement le contenu de notre proposition" de loi, ont poursuivi les élus socialistes. "Ce n'est pas notre proposition qui divise les Français, une majorité d'entre eux y est désormais favorable. Ce sont ceux qui, comme M. Sarkozy considèrent que ce n'est jamais le moment, que 'l'opinion n'est pas mûre' et qui s'emploient à en faire un instrument de discorde et de stigmatisation plutôt que d'intégration et de concorde".

Un débat qui ressurgit à chaque élection présidentielle depuis 1981

Le débat sur le droit de vote vote ou non des étrangers aux élections municipales est régulièrement abordé avant l'élection présidentielle depuis 1981. Comme le rappelle la sénatrice EELV Esther Benbassa dans une tribune au Monde ("Instaurons le droit de vote des immigrés"), "ce droit qu'on prétend discuter encore faisait déjà partie des 110 propositions de François Mitterrand, candidat socialiste à la présidentielle de 1981". Une proposition de loi loi en ce sens sera discutée au Sénat le 8 décembre.

"Un sondage Harris Interactive réalisé les 28 et 29 octobre montre qu'une fois qu'ils ont été informés que les étrangers issus des pays membres de l'UE, installés en France, ont le droit de vote aux élections municipales (et européennes), 59 % se déclarent favorables à l'extension de ce droit aux étrangers résidents non-membres de l'UE", écrit encore Esther Benbassa.

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