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Pour Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy est "le Monsieur plus de l'immigration"

Marine Le Pen a répondu dimanche, lors d'un meeting à Strasbourg, à l'offensive en direction de l'électorat frontiste de Nicolas Sarkozy, qualifié de "Monsieur plus de l'immigration", lors d'un discours sur les fondamentaux du FN.
Article rédigé par Francetv 2012
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Publié Mis à jour
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Marine Le Pen à Strasbourg (FREDERICK FLORIN / AFP)

Marine Le Pen a répondu dimanche, lors d'un meeting à Strasbourg, à l'offensive en direction de l'électorat frontiste de Nicolas Sarkozy, qualifié de "Monsieur plus de l'immigration", lors d'un discours sur les fondamentaux du FN.

Après l'entretien du chef de l'Etat dans le Figaro Magazine, la présidente du FN n'a pas cédé un pouce devant près de 2.000 sympathisants réunis dimanche au palais des congrès de Strasbourg.

Le discours de Marine Le Pen --plus d'une heure et demie-- a tourné autour de trois thèmes: immigration, insécurité et défense de la laïcité, avec une préoccupation particulière envers l'islam.

"Il paraît que Nicolas Sarkozy a décidé de faire quelque chose contre l'immigration (...). Les Français lui ont déjà donné maintes fois la responsabilité de changer les choses (...). Qui peut croire une seconde qu'il pourra faire demain ce qu'il n'a pas fait hier?", a notamment lancé Marine Le Pen.

Convaincue d'incarner une nouveauté face aux sortants, elle a rappelé que MM. Sarkozy et Claude Guéant sont aux affaires depuis dix ans, d'abord au ministère de l'Intérieur, puis à l'Elysée.

"Sarkozy c'est le Monsieur plus de l'immigration", a-t-elle encore martelé, au bout d'une longue série de chiffres. Tout au long de son discours, Marine Le Pen s'est montrée décidée à ne pas laisser se renouveler l'opération de "siphonnage" des voix du FN réussie en 2007 par le chef de l'Etat, quitte à durcir le ton.

"L'immigration massive bouscule les Français dans leur identité. Elle les blesse dans leur culture. Elle les choque dans leur mode de vie" et "il n'y a aucune raison pour que nous soyons obligés de nous plier aux exigences des derniers arrivés", a-t-elle lancé, sous les applaudissements nourris de près de 2.000 sympathisants, dont beaucoup agitaient des drapeaux bleu-blanc-rouge.

Elle a ensuite décliné son arsenal de mesures ultra-restrictives: suppression du droit du sol et du regroupement familial, interdiction de toute régularisation de sans-papiers. Son objectif: réduire à 10.000 par an le nombre d'entrées en France, contre près de 200.000 aujourd'hui.

"insupportable symbole de soumission de la femme"

Marine Le Pen a enchaîné sur l'insécurité: "Nicolas Sarkozy nous avait promis de sortir le glaive (...), il nous a montré une ridicule épée en plastique, celle qu'on offre aux petits garçons qui se prennent pour des super-héros". Là aussi, l'immigration est dans le viseur, parce qu'elle contribuerait selon elle à la délinquance.

Concluant son discours sur la laïcité, Marine Le Pen a ciblé en priorité l'islam et l'a assumé. A ceux qui l'accusent d'"être une fausse laïque" parce qu'elle ne parlerait que du "fondamentalisme islamique", elle répond qu'elle "parle de la réalité, des problèmes qui existent aujourd'hui en France".

"Je n'ai jamais entendu que Saint-Nicolas du Chardonnet", haut lieu de l'intégrisme catholique à Paris, "effectuait des pressions ou des menaces pour faire changer la loi de la République", a-t-elle lancé, en prenant aussi pour exemple "les juifs" ou "les protestants".

Elle a été ovationnée quand elle a qualifié le voile islamique --qu'elle veut interdire à tout usagère des services publics-- d'"insupportable symbole de soumission de la femme" ou quand elle a promis de prohiber toute nourriture halal des cantines scolaires.

Un peu plus tôt, 4 à 500 contre-manifestants s'étaient rassemblés en centre-ville, dans un froid glacial, pour protester contre "la banalisation" de l'extrême droite.

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