Cet article date de plus de douze ans.

Claude Guéant replace le thème de l’immigration dans la campagne

Claude Guéant s'est dit jeudi sur Europe 1 "résolu" à faire une "circulaire spécifique sur le travail des étudiants étrangers" et a aussi annoncé son intention de "prendre des mesures spécifiques" pour lutter contre la délinquance étrangère.
Article rédigé par Adrian Buffel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le ministre de l'intérieur, Claude Guéant (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

Claude Guéant s'est dit jeudi sur Europe 1 "résolu" à faire une "circulaire spécifique sur le travail des étudiants étrangers" et a aussi annoncé son intention de "prendre des mesures spécifiques" pour lutter contre la délinquance étrangère.

Claude Guéant n'en démord pas. Le ministre de l'intérieur s'est déclaré jeudi 22 décembre sur Europe 1 "résolu" à "faire une circulaire spécifique sur le travail des étudiants étrangers", l'objectif étant de clarifier l'application de sa circulaire controversée du 31 mai sur la maîtrise de l'immigration professionnelle.

Claude Guéant s'est dans le même temps déclaré favorable à l'élaboration d'un texte établissant la possibilité d'accompagner d'une interdiction de séjour toute condamnation pénale pour des étrangers installés en France "depuis peu de temps" et sans "attache familiale", a-t-il expliqué sur Europe 1. Une manière de mettre le thème de la délinquance étrangère au menu de la campagne présidentielle de 2012.

Pour tout individu dans cette situation qui se rendrait coupable de faits de délinquance, "il est normal qu'il soit privé de l'autorisation qui lui a été donnée de séjourner dans notre pays pour quelque temps au moins en fonction de la gravité des faits commis", selon Claude Guéant, qui "espère bien faire adopter" ce texte.

Claude Guéant, Journal de 20h France 2 - 22 décembre 2011

Voir la video

Une pétition pour protester contre la circulaire

Concernant le travail des étudiants étrangers, cette circulaire, dite du 31 mai, a suscité des critiques parmi les étudiants diplômés étrangers mais aussi au sein de l'UMP.

De nombreux diplômés étrangers, dont certains très qualifiés n'ont pas pu obtenir un changement de statut (d'étudiant à salarié), alors qu'ils avaient été recrutés dans des entreprises françaises.

Une centaine de personnalités, dont le prix Nobel de Physique Albert Fert, ont lancé une pétition demandant "le retrait" de la circulaire du 31 mai. Elle recueillait plus de 18 000 signatures, vendredi à la mi-journée.

"Clairement, je note qu'il y a des malentendus, des interrogations, et je suis résolu à avoir une concertation approfondie avec les parties prenantes (universités, grandes écoles, patronat) et également à faire une circulaire spécifique sur le travail des étudiants étrangers afin que les cas de figure soient examinés et que les choses soient plus claires dans l'application", a déclaré le ministre sur Europe 1.

Selon lui, le gouvernement a accordé 6 500 autorisations de séjour pour des étudiants étrangers devenus salariés en 2011.

Wauquiez et Mitterrand embarrassés

Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a indiqué jeudi qu'il avait "un problème" avec cette circulaire, tout en reconnaissant qu'elle ne relevait "pas de sa compétence".

Samedi soir sur France 2, dans l'émission "On n'est pas couché", le ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, avait lui aussi été critique.

"Je ne veux pas que l'université française ferme ses portes aux étudiants étrangers, je trouve ça absurde. On s'est plantés, et il faut le dire clairement, sur une circulaire qui a donné ce sentiment, qui a donné cette image à l'extérieur", a-t-il déclaré.

A la question de savoir s'il n'était pas d'accord avec la circulaire, il a répondu "en tout cas, le but c'est de la corriger, et le plus vite possible".

Dans un courrier adressé fin novembre aux présidents d'universités et de grandes écoles françaises, le Premier ministre François Fillon avait défendu la circulaire Guéant, tout en soulignant l'apport des étudiants étrangers.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.