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Violences faites aux femmes : quand les affiches dérangent

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Durée de la vidéo : 3 min
Oeil du 20H - Colleuses féministes à Roanne
Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
France Télévisions

Des collages en lettres capitales pour dénoncer les violences faites aux femmes. Depuis 4 ans, ces messages féministes font partie du décor dans de nombreuses villes françaises. À Roanne, la municipalité a décidé de réclamer plus de 1000 euros de dommages et intérêts, comme vous le raconte ce soir L’Oeil du 20 heures.

C’est à la nuit tombée, que Michèle Eschallier et d’autres colleuses féministes, comme elles s’appellent, ont pour habitude de se retrouver, dans les rues de Roanne. Le plus à l’écart possible des passants et des caméras de surveillance, elles démarrent leur campagne d’affichage.

Ce panneau est le seul support autorisé pour l’affichage libre. Si la colleuse de 64 ans interpelle le maire, c’est parce qu’il lui demande de régler 1 070 euros au titre de dommages et intérêts et rembourser notamment les 9h de nettoyage qu’il aurait fallu à deux agents municipaux pour retirer ces trois collages, en décembre dernier. Elle juge la facture cher payé, pour de la colle et du papier.

Je sais que c’est inégal de coller sur des murs, je sais que parfois il y a des amendes, mais je m’attendais à 100 euros, 150 euros, pas à une facture de plus de 1000 euros pour nettoyer les murs de la ville

Michèle Eschallier

à l'Oeil du 20 heures

C'est la première fois que la commune demande une réparation financière pour de l’affichage sauvage. Alors Michèle Eschallier subit-elle un traitement injustifié ? Le maire estime de son côté que cette sanction n’est en aucun cas un acte politique : “on traite tout le monde de la même manière, mais simplement c’est la première fois qu’on arrive à identifier avec la vidéosurveillance”.

Si en principe l’affichage sauvage est passible d’une amende allant de 35 à 1 500€,rares sont les municipalités qui décident de porter plainte contre les auteures de ces collages féministes. Certaines sont même ouvertement tolérantes, comme Paris ou Montreuil, en Seine-Saint-Denis.

Ici l’édile est fier de soutenir leur combat : "Nous on a informé le commissariat, j’ai signé un courrier du maire indiquant que ces colleuses étaient bienvenues à Montreuil".

Après examen du dossier, le procureur de Roanne a décidé de ne pas poursuivre Michèle Eschallier pour dégradation, considérant que l’infraction n’était pas suffisamment caractérisée. Contacté, le maire affirme qu’il étudiera tous les recours pour que la facture soit payée.

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