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Retraitée décapitée à Agde : ce que l'on sait du principal suspect, mis en examen pour "assassinat"

Après le meurtre d'une septuagénaire à son domicile mercredi soir dans l'Hérault, un homme de 51 ans a été arrêté. Il a été placé en détention provisoire.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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La police intevient au domicile d'une femme de 77 ans retrouvée décapitée, le 14 octobre 2021, à Adge (Hérault). (SYLVAIN THOMAS / AFP)

Il aura fallu moins de vingt-quatre heures aux enquêteurs pour retrouver sa trace. Jean-Michel Moulun, 51 ans, a été mis en examen pour "assassinat" et placé en détention provisoire pour le meurtre d'une septuagénaire, a annoncé Raphaël Balland, le procureur de la République à Béziers (Hérault), samedi 16 octobre. Agée de 77 ans et mère de deux enfants, la victime avait été retrouvée décapitée à son domicile, à Agde (Hérault).

Son fils, qui vit en région parisienne, s'est inquiété mercredi car sa mère ne répondait pas au téléphone alors qu'il avait l'habitude de l'appeler tous les soirs vers 21 heures. Selon les informations de franceinfo, il a regardé la vidéosurveillance mise en place à l'intérieur du domicile de sa mère et a aperçu une ombre sur le sol. Il a alors alerté les secours. Voici ce que l'on sait sur le principal suspect.

Il avait travaillé pour la victime

Le suspect n'était pas un inconnu pour la victime. Jean-Michel Moulun, placé en garde à vue jeudi soir, est l'ex-mari d'une ancienne femme de ménage de la victime. En 2020, cette dernière "avait renvoyé cette femme de ménage, soupçonnant son mari, le gardé à vue, de lui avoir dérobé de l'argent alors qu'il effectuait chez elle des petits travaux", a précisé vendredi le procureur de Béziers, Raphaël Balland, dans un communiqué.

Le suspect est séparé de son ex-compagne depuis environ un an et demi. Cet ancien boxeur professionnel avait atteint en 1997 la finale du championnat de France des légers, durant laquelle il avait été battu. Selon ses dires, il aurait été ensuite agent de sécurité, maçon et électricien. Ce bénéficiaire de l'allocation adulte handicapé est désormais sans emploi depuis plusieurs années.

Il figurait sur une liste du FN en 2014

En 2014, il se présente aux élections municipales à Hautmont, dans le Nord, sous l'étiquette du Front national (devenu depuis le Rassemblement national). Il avait ensuite été "exclu du [parti dirigé par Marine Le Pen] le 1er février 2015 [sans avoir été formellement adhérent] suite à la réalisation de faux formulaires Cerfa", selon Sébastien Chenu, le porte-parole du Rassemblement national. Et le député du Nord d'ajouter que "cet individu n'était pas inconnu du paysage politique puisqu'il avait figuré sur la liste UMP à Hautmont en 2008".

En effet, la même année, le suspect avait été condamné dans le Nord à trois mois d'emprisonnement avec sursis et deux ans de privation du droit d'éligibilité pour déclaration frauduleuse ou faux certificat, a confirmé le procureur de Béziers.

Il affirme ne pas se souvenir du meurtre

Pour le procureur, de "nombreux éléments" mettent en cause le suspect. Un homme au gabarit et aux chaussures similaires au suspect, portant "des gants en latex et un grand couteau", a ainsi été vu sur "des vidéos de surveillance à l'intérieur du domicile" de la victime, quelques heures avant la découverte du corps. Des sacs de courses appartenant à la septuagénaire ont été retrouvés chez le suspect et son véhicule a été vu à proximité de l'adresse de la victime au moment des faits. L'ADN du suspect a également été retrouvé sur les gants en latex abandonnés sur les lieux du crime. Les chaussures du suspect présentent aussi des traces d'ADN de la victime.

Aux enquêteurs de la police judiciaire, le gardé à vue a déclaré n'avoir aucun souvenir du crime qui lui est reproché et invoqué des troubles de mémoire dus à un traumatisme crânien, affirmant être sous traitement médicamenteux. Le procureur de la République a insisté, lors d'une conférence de presse, samedi en fin d'après-midi, sur les "troubles importants de la mémoire" dont souffre le mis en examen. "Les enquêteurs ont trouvé chez lui de très nombreux post-it qui lui servaient de pense-bête pour se rappeler ce qu'il devait faire à chaque moment de la journée", a-t-il détaillé, précisant que l'homme affirme être suivi par un psychiatre et un psychologue à Agde.

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