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Féminicides : une présidente de tribunal et un procureur appellent le gouvernement à "changer de réponse"

Ils souhaitent être enfin autorisés à tester un bracelet électronique pour maintenir à distance les hommes violents.



Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
France : une femme est étendue sur le sol avec une pancarte "Stop féminicides" lors d'une manifestation pour la journée internationale pour les droits des femmes à Paris, le 8 mars 2019.  (ALAIN JOCARD / AFP)

Face à des féminicides que la France "n'arrive pas à enrayer", la présidente du tribunal de Pontoise et le procureur appellent le gouvernement à "changer de réponse". Et à les autoriser enfin à tester un bracelet électronique pour maintenir à distance les hommes violents.

En 2017, 130 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ancien-compagnon. Selon le décompte fait par le collectif "féminicides par compagnon ou ex" au 20 avril dernier, 45 autres ont été assassinées depuis le début de cette année. Parmi les derniers cas médiatisés, celui d'une femme tuée d'un coup de pistolet dans le Var, une heure après le passage des gendarmes au domicile conjugal. "On était à un décès tous les trois jours, cette année on est plutôt à un tous les deux jours", s'alarme Gwenola Joly-Coz, la présidente du tribunal de grande instance de Pontoise, par ailleurs secrétaire nationale de l'association "Femmes de justice".

"En France, on compte depuis une dizaine d'années environ et ce chiffre ne baisse pas. Manifestement, il faut retravailler cette question", dit cette magistrate qui a officié en cabinet ministériel auprès de Najat Vallaud-Belkacem, chargée des droits des femmes entre 2012 et 2014.

Avec Eric Corbaux, procureur de Pontoise, ils demandent depuis plus de dix-huit mois à expérimenter un "dispositif électronique de protection antirapprochement" (DEPAR), qui a fait ses preuves dans plusieurs pays européens dont l'Espagne.

L'exemple espagnol

En 2018, dans ce pays de 46 millions d'habitants, 47 morts ont été recensés, trente de moins que dix ans plus tôt. Pionnier dans la lutte contre les violences faites aux femmes, Madrid fait figure de modèle grâce à des lois de 2005 et 2009 qui ont institutionnalisé téléphones rouges, tribunaux spécialisés et bracelets électroniques.

Principe de ce dispositif : placer sous surveillance les hommes violents afin que leur victime potentielle et les forces de l'ordre puissent être prévenues, via un boîtier, de leur présence dans un périmètre déterminé.

On ne dit pas que c'est la panacée, mais on dit qu'il faut essayer.

Gwenola Joly-Coz, présidente du tribunal de Pontoise

à l'AFP 

Sollicitée par l'AFP, la Chancellerie explique que l'hypothèse d'une nouvelle expérimentation de ce dispositif est "en cours d'expertise juridique et technique". Une première avait été initiée en 2012-2013 dans trois départements, sans succès puisqu'aucun candidat répondant aux critères très stricts fixés à l'époque n'avaient pu être identifiés.

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