C'est un récit simple et sobre. Dans son recueil "Un dimanche matin", la romancière Johanne Rigolot explique comment un dimanche matin elle apprend que son cousin a tué sa femme. "C'est une déflagration totale, c'est vraiment quelque chose qui arrête complètement la réalité au moment où cela se produit. Il y a un basculement dans le fait divers et qui va faire basculer le quotidien dans les années à venir", témoigne-t-elle.Qu'est-ce que l'entourage ne voit pas ? "Je pense qu'il y a insuffisamment une prise de conscience, qu'il n'y a pas de déterminisme historique de personnes, mais de système. Il n'y a pas de profil type, ni pour les bourreaux ni pour les victimes", précise Johanne Rigoulot.Un malaise quelque part ?N'y aurait-il pas de signes ? "Il y en a. On peut les détecter après le drame, mais ils sont extrêmement difficiles (…) Il faut se sortir de la tête qu'il y a des profils types". Son cousin était pourtant un enfant gentil… "C'est quelqu'un qui a basculé dans une dépression. Personne ne met de mot. On n'est pas face à un profil de pervers, il ne va pas réussir à mettre des mots, et à un moment donné, il va mettre des coups", analyse Johanne Rigoulot.>> TRIBUNE. "Ces meurtres auraient pu être évités" : les familles et proches de 35 victimes de féminicide proposent des mesures contre les violences conjugales