C'est un rapport accablant qui pointe une série de défaillances et de défauts d'information. Dix mois d'erreurs et d'omissions qui auraient pu éviter le meurtre de Chahinez Boutaa, le 4 mai dernier à Mérignac (Gironde). Le 7 août 2020, la jeune femme porte plainte contre son ex-compagnon, incarcéré, qui la harcèle au téléphone. La plainte est classée. Quand il sort de prison, le 6 octobre, la victime n'en est pas informée.Une série d'erreursLe 15 mars 2021, elle dépose une nouvelle plainte. Elle est violemment agressée par son ex-conjoint. Mais le dossier est mal rempli par le policier et tous les éléments ne sont pas transmis au parquet. "C'est choquant, témoigne Me Solène Roquain-Bardet, avocate de la victime. Quand j'ai poussé cette jeune femme à porter plainte, je l'ai remise en confiance aux services de police". L'homme a réussi à échapper aux services de police, par manque de communication. La syndicaliste Alliance Police Nationale Anne-Sophie Balme déplore des manques de moyens : 215 dossiers sont en cours à Bordeaux (Gironde), tous urgents. Ultime dysfonctionnement : le 29 mars, l'homme vient se plaindre à la police de ne pas voir ses enfants. 36 jours plus tard, il assassine son ex-compagne.