Féminicide à Hayange : y a-t-il eu des dysfonctionnements entre la justice et la police ?
L'émotion était forte à Hayange, en Moselle, après le meurtre d'une jeune femme de 22 ans. Un hommage a été organisé mercredi 26 mai. Les habitants s'interrogent toutefois sur le suivi de l'homme suspecté de l'avoir poignardée à mort.
L'assassinat de Stéphanie Di Vincenzo, 22 ans, a eu lieu dans la nuit du dimanche 23 au lundi 24 mai près du domicile conjugal, à quelques mètres d'un commissariat à Hayange (Moselle). Mais à l'émotion, se mêlent désormais la colère et les questions. Stéphanie Di Vincenzo aurait-elle pu être mieux protégée par la police ?
Un suspect arrêté
La jeune femme de 22 ans a été poignardée à mort. Le principal suspect a été arrêté. Il s'agit de son conjoint, Liridon B., un Serbe de 23 ans condamné à neuf reprises pour violence et délits routiers. Il venait d'obtenir un aménagement de peine, et avait été placé le 13 mai dernier sous bracelet électronique, au domicile conjugal. Pourtant, Stéphanie Di Vincenzo avait déposé une main courante, puis une plainte contre son compagnon pour violences en 2020. Selon le procureur de la République de Metz, Christian Mercuri, à aucun moment la police n'a transmis l'information à la justice. "Je tempère en disant que les autorités de police avaient pris des mesures sociales qui permettaient de creuser davantage la situation", a ajouté le procureur.
Stéphanie Di Vincenzo n'aurait pas donné suite à cet accompagnement social. Mais pour les associations féministes, cela n'aurait jamais dû se passer ainsi. "Toutes ces choses-là démontrent les manquements, les failles énormes du système", déplore Servane Diaferia-Acevedos Reyes, membre du collectif La Grenade à Metz. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a précisé que les consignes avaient été données à tous les commissariats et gendarmeries de transmettre systématiquement ce genre de plainte à la justice.
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