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Confinement : "Le phénomène des violences conjugales est sous-estimé", alerte une experte du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes

"Toutes les enquêtes indiquent que les jeunes sont davantage victimes", explique Ernestine Ronai, co-présidente de la commission "Violences de genre" du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Collage alertant sur une hausse des violences faites aux femmes pendant le confinement, à Paris le 17 Mai 2020. (AMAURY CORNU / HANS LUCAS / AFP)

Le nouveau confinement mis en place en France contre l'épidémie de Covid-19 fait craindre une hausse des violences intra-familiales et des violences conjugales. Invitée de franceinfo dimanche 4 avril, Ernestine Ronai, co-présidente de la commission "Violences de genre" du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, et responsable de l’Observatoire départemental de Seine-Saint-Denis des violences envers les femmes, estime que "le phénomène des violences conjugales en général est sous-estimé et particulièrement par les jeunes qui subissent ces violences".

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"Dans le lieu d'accueil que nous avons créé à Bagnolet nous remarquons que plus de la moitié des jeunes accueillies ont été victimes de violences sexuelles, explique Ernestine Ronai. Un tiers de ces filles ont été victimes de violences conjugales, ce qui est énorme. Toutes les enquêtes indiquent que les jeunes sont davantage victimes. 9% des femmes disent être victimes de violences dans leur couple, contre 15% des jeunes de 15 à 25 ans."

"Les jeunes hommes violents sont exactement dans la même position que les plus âgés. Ils sont dans l'idée de contrôler, de vouloir prendre le pouvoir sur l'autre. Il y a vraiment un vrai problème de domination, de volonté de pouvoir qui caractérise la violence conjugale."

Ernestine Ronai

à franceinfo

Le nouveau confinement est-il de nature à augmenter ces violences ? "Je n'ai aucun élement objectif pour le dire, mais ce qu'on constate, c'est que ces violences augmentent, ça c'est sûr", assure Mme Ronai. Pour elle, il faut que le gouvernement agisse davantage sur ces questions. "Il est très important d'avoir des lieux d'accueil et d'orientation qui puissent accueillir et accompagner les jeunes femmes, parce qu'elles ont besoin de se retrouver entre elles pour parler de ce qu'elles subissent", conclut-elle.

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