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Affaire Abitbol : Gailhaguet "savait, il était au courant et il a protégé" Gilles Beyer, affirme la co-auteure de "Un si long silence"

Emmanuelle Anizon, journaliste à "L'Obs" et co-auteure avec Sarah Abitbol du livre "Un si long silence", dans lequel l'ex-patineuse accuse l'entraîneur Gilles Beyer de l'avoir violée il y a trente ans, était invitée mardi sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
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Didier Gailhaguet, quitte le ministère des Sports le 3 février 2020, à Paris. (BERTRAND GUAY / AFP)

"Didier Gailhaguet peut toujours dire aujourd'hui qu'il ne savait pas : si, il savait, il était au courant et oui il a protégé Gilles Beyer", affirme mardi 4 février sur franceinfo Emmanuelle Anizon, journaliste à L'Obs et co-auteur avec Sarah Abitbol du livre Un si long silence. Dans ce livre, l'ex-patineuse accuse l'entraîneur Gilles Beyer de l'avoir violée il y a trente ans. Depuis, le président de la Fédération française des sports de glace (FFSG), Didier Gailhaguet, est dans la tourmente. Il affirme ne pas avoir été informé de ces faits à l'époque et a refusé de démissionner comme le réclamait la ministre des Sports.

Didier Gailhaguet est dans ce monde depuis 40 ans. Il a gagné ses premières médailles en même temps que Gilles Beyer et d'autres agresseurs, il les connaît très bien... 

Emmanuelle Anizon

à franceinfo

"Ce sont des copains avec qui il a partagé beaucoup, il a même partagé des compagnes avec Gilles Beyer, ils sont dans une intimité, une proximité très forte", souligne la journaliste qui a mené l'enquête au sein de la fédération. "Lui-même n'est pas un agresseur, poursuit la journaliste. Mais il a forcément su ce qu'il se passait, en tout cas jusqu'à un certain point. Il a eu des alertes, de nombreuses alertes de la part d'entraîneurs, de patineuses."

Les gens étaient nombreux à savoir dans la fédération. Il y a Gilles Beyer, l'agresseur de Sarah Abitbol, mais il y en a d'autres. Les noms des agresseurs et des agressés circulent en fait depuis longtemps. 

Emmanuelle Anizon

à franceinfo

Mais d'autres personnes, extérieures à la fédération des sports de glace, étaient également au courant, affirme-t-elle : "Sarah Abitbol s'était adressée aux deux présidents de son club, indique la journaliste de L'Obs Elle avait appelé aussi le ministre des Sports de l'époque, Jean-François Lamour, qui dit ne pas s'en souvenir. Mais sa mère était avec elle et elle me l'a confirmé."

"Lui aussi lui a dit "si tu ne portes pas plainte, on ne peut rien faire". Et Sarah n'a pas été la seule : Laëtitia Hubert (ex-championne de patinage artistique) avait elle aussi alerté les mêmes autorités sportives et Marie-George Buffet avait donc ouvert une enquête."

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