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Vie sociale, travail, installation... Dans le Gers, ces jeunes préfèrent vivre à la campagne plutôt qu'en ville

Comment vivent les jeunes dans les départements français les plus ruraux ? Dans le Gers, des moins de 30 ans ont choisi de venir ou de revenir s'y installer après quelques années en ville. Pour eux, certaines contraintes de la campagne sont devenues finalement des avantages.

Article rédigé par franceinfo - Soisic Pellet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Campagne dans le Gers, mars 2018. Illustration (BÉNÉDICTE DUPONT / FRANCE BLEU OCCITANIE / RADIO FRANCE)

Après des études de droit à Toulouse (Occitanie), Julia, la vingtaine, est ravie de retrouver son Gers natal, même pour passer des soirées. "C'est vrai que je me faisais une idée de la ville, que ça allait peut-être plus bouger qu'ici, voir d'autre monde, et au final, je me sens mieux chez moi, reconnaît la jeune femme. Pour les bars, ici, "il n'y en a qu'un, mais c'est bien, sourit-elle. Tout le monde s'y retrouve !"

D'ailleurs, son amie Lily, 19 ans, se sent finalement beaucoup moins isolée ici. "Il y a un côté très familial que je trouve hyper intéressant parce que tout le monde se connaît, on peut discuter, il y a des échanges", confie-t-elle.

"Tisser des liens avec les gens, je trouve que c'est important et ici, c'est quand même plus facile de le faire."

Lily

à franceinfo

Le Gers est pourtant l'un des départements comprenant la plus faible densité de population. Mais selon l'Insee, qui se base sur des données datant de 2018, 80,6% des jeunes de moins de 24 ans vivent dans une commune rurale du Gers contre environ 21% dans l’Hérault ou en Haute-Garonne. Et c'est l'un des chevaux de bataille d'Emmanuel Macron, en déplacement dans la Creuse lundi 24 janvier : promouvoir le bilan de son quinquennat, et notamment de ses actions en faveur des territoires ruraux.

Des facilités à trouver du travail

Sur le plan professionnel, le sentiment est le même : Loïc a préféré le Gers à Toulouse pour monter sa salle de sport. "J'avais déjà pas mal de choses de créées sur place, j'avais ma famille aussi, argumente le jeune homme. C'est facile d'aller en extérieur pour proposer des activités un peu différente de ce qu'on a au quotidien en salle. On peut rapidement aller au lac, par exemple y faire quelques séances, donc c'est assez intéressant."

Surtout qu'avec les réseaux sociaux aujourd'hui, plus besoin, forcément, d'être en ville pour avoir une grande communauté, comme l'explique Julie, la compagne de Loïc. "Il a monté un compte Instagram qui se développe pas mal", se réjouit la jeune femme.

"On peut créer de nouvelles opportunités, de nouveaux challenges. On n'a peut-être pas forcément besoin d'être en ville, et on peut faire venir la dynamique dans ces villes un peu plus reculées qu'à Toulouse."

Julie

à franceinfo

Pour Sarah, ça a été aussi paradoxalement plus facile de trouver du travail en s'éloignant un peu de la ville puisqu'il y avait moins de concurrence. "Quand j'ai commencé la coiffure, j'ai toujours voulu aller dans les centre-villes des grandes villes, raconte la jeune femme de 22 ans. Mais finalement, je me suis aperçue qu'il y avait tellement de monde dans ce métier qu'on pouvait vite 'se taper dessus', alors que dans les petits villages, on se fait connaître au fur et à mesure. C'est là que j'ai pu trouver du travail depuis trois ans."

En revanche, elle l'admet, il y a bien une contrainte toujours présente quand on est dans un département rural : la mobilité. "Il n'y a pas énormément de transports en commun. Il n'y a que le train qui pourrait nous faire ramener, par exemple sur Auch ou sur Toulouse." Ici, c'est donc permis obligatoire dès qu'on a 18 ans pour ne pas se sentir trop coincé.

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