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Vers une flambée des tarifs des maisons de retraite ?

Un projet de décret adressé aux professionnels de l’accueil des personnes âgées dépendantes accorde une plus grande liberté aux maisons de retraites pour fixer leur tarif à la journée. Au final, les familles pourraient être amenées à mettre un peu plus encore, la main au portefeuille…
Article rédigé par franceinfo
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Le texte, dont le quotidien La Croix s’est procuré une copie, concerne les établissements publics ou associatifs accueillant des personnes âgées dépendantes, les Ehpad – la tarification des maisons de retraite privées est déjà libre, qui représentent la grande majorité des 650.000 places en maison de retraite. Et il apporte deux principaux changements :

D’une part, les Ehpad recevront désormais une dotation globale plafonnée pour le financement des volets "soins" et de la "dépendance", dotation calculée à partir d’indices moyens. Charge ensuite aux établissements de gérer cette enveloppe comme ils le pourront. D’autre part, pour le troisième et dernier poste budgétaire, les "frais d’hébergement" – la part prise en charge par les familles, les maisons de retraite pourront fixer elles-mêmes le prix de la journée pour les personnes qui ne bénéficient pas de l’aide sociale.

Système à deux vitesses

Ce projet de décret, qui devrait entrer en vigueur au 1er janvier prochain, a fait bondir de nombreuses associations de familles. Elles craignent d’assister à une flambée des tarifs de l’hébergement, qui pourrait devenir la variable d’ajustement permettant de boucler les budgets. Et pointent d’autres dérives possibles : un nivèlement par le bas des soins et de la prise en charge de la dépendance, un système à deux vitesses – avec un fossé entre les personnes qui bénéficient de l’aide sociale et les autres – ou encore une sélection des pensionnaires les plus riches.

Enfin, du côté des conseils généraux, l’on accueille ce projet de décret avec une grande inquiétude. Car une flambée des tarifs entraînerait du même coup une hausse considérable des bénéficiaires de l’aide sociale. Qui viendrait peser directement sur les budgets des départements, et donc sur les impôts.

Gilles Halais, avec agences

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