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Une victoire des écologistes en Corse

Le Conseil d'Etat a donné aujourd'hui gain de cause aux défenseurs de l'environnement qui souhaitent voir interdire la construction sur la presqu'île de Cala Longa, près de Bonifacio (Corse-du-Sud), de plusieurs villas de luxe dont celle du publicitaire Jacques Séguéla.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©REUTERS/ Charles Platiau)

Le match disputé à distance entre Jacques Séguéla et les défenseurs de l'environnement en Corse, après plusieurs manches, a été remporté aujourd'hui par les écologistes. Le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative a décidé (en référé) d'annuler l'ordonnance qu'avait prise le 17 avril 2008 le juge des référés du tribunal administratif de Bastia.

Ce dernier avait en effet autorisé la reprise des travaux de la villa que le publicitaire entend faire construire sur un terrain de deux hectares, dans un secteur vierge de la presqu'île de Cala Longa, en Corse-du-Sud près de Bonifacio. Autorisant également ceux réalisés non loin de là par un cousin de Paul-Loup Sulitzer.

Précisément, c'est au stade des "terrassements" qu'en restent les deux projets, pour des villas de 568 et 2.064 m2. Les hauts magistrats ont relevé "un doute sérieux
quant à la légalité du permis de construire", au regard du Code de l'urbanisme. Celui-ci stipule qu'en bord de mer l'extension de l'urbanisation doit se réaliser "en continuité avec les agglomérations et villages existants".
_ Mais le projet de construction de Jacques Ségéla se trouve être situé "dans un secteur éloigné de toute agglomération".

Par ailleurs, les quelque 25 propriétés installées sur la presqu'île (6 km de long, 2 de large), dont l'une appartient à la famille Guerlain, ont pour les plus récentes toutes été attaquées en justice, de l'aveu de l'Association bonifacienne Comprendre et Défendre l'Environnement (ABCDE).

Cela étant, c'est désormais le tribunal administratif qui doit se pencher sur le fond de l'affaire.

Depuis la promulgation de la "loi littoral" en 1986, un certain nombre de constructions parviennent à contourner les décisions de justice, particulièrement celles du Conseil d'Etat, pour se maintenir dans l'illégalité. Les constructions sont souvent empêchées par des recours d'associations, et parfois pour les plus imposantes par des menaces nationalistes.

Matteu Maestracci

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