Une réunion pour calmer les médecins
Une première réunion pour commencer ; “réunion de concertation” avait spécifié le ministère de la Santé. Roselyne Bachelot a donc reçu aujourd'hui, pendant une bonne heure, les quatre intersyndicats représentatifs de praticiens hospitaliers. Pas pour discuter tout de suite des questions qui fâchent, non ; juste pour mettre sur pied un calendrier de négociations.
Prochains rendez-vous, donc, les 10 et 15 janvier. Le calendrier est serré, les syndicats s'en félicitent. C'est jeudi que l'on entrera dans le vif du sujet : le paiement des RTT et des heures supplémentaires.
_ 23 millions d'heures supplémentaires sont impayées, et 3,5 millions de jours de congés ont été accumulés dans des comptes épargne temps par l'ensemble des salariés de l'hôpital, faute d'effectifs suffisants.
Plutôt rassurante, la ministre, une fois de plus, assure disposer d'environ 700 millions d'euros de marges budgétaires.
“L'hôpital public est dans l'attente” souligne François Aubart, le président de la Coordination médicale hospitalière (CMH). Qui précise : “l'enveloppe de 700 millions d'euros est importante mais il ne faut pas oublier que les médecins travaillent depuis quatre ans à crédit.”
Plus revendicatif, son collègue, Pierre Faraggi, président de la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH) : “on a l'engagement que des crédits seront présents mais nous devons aussi aborder des questions plus globales comme l'attractivité de la profession et la démographie médicale.”
Roselyne Bachelot, elle, se borne à se féliciter que les choses aillent finalement aussi vite.
“Nous allons nous revoir les 10 et 15 janvier, date à laquelle je compte bien sortir avec un accord en bonne et due forme.”
_ Selon elle, seront abordées au cours de ces deux prochaines séances les questions du “taux de paiement des jours accumulés, du calendrier des ajustements nécessaires à cette monétarisation, ou encore celle de la transformation des CET en points de retraite”.
Les urgentistes, qui n'ont pas été reçus aujourd'hui, sont toujours aussi remontés. Pour eux, les 700 millions d'euros promis n'existent qu'en partie, puisque 350 millions doivent provenir des hôpitaux : “Quand on sait que les deux tiers des hôpitaux sont en déficit”, s'insurge Christophe Prudhomme, de l'AMUF, “on ne voit pas comment ils auraient pu mettre de côté 350 millions d'euros. d'ailleurs, si ils les avaient, ils auraient déjà payé les heures supplémentaires.”
Les urgentistes appellent à une journée hôpital mort, le 24 janvier.
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