Une Journée mondiale contre le Sida pour ne pas baisser la garde
Le Sida, on en meurt encore : alors qu'a lieu samedi la Journée mondiale de lutte contre le sida, le leitmotiv mérite à être
rappelé, encore et encore. Parce que, comme l'indiquait François Hollande lors
d'un déplacement vendredi, le sida est un domaine où "rien n'est jamais
acquis ", qu'il faut "continuer le combat ". Notamment du côté
de la prévention : la maladie touche 150.000 personnes en France et 30.000
personnes ignorent qu'elles sont séropositives.
Les études récentes, publiées notamment par l'Institut de
veille sanitaire (InVs) montrent qu'en 2012, le sida est un risque de plus en
plus éloigné des préoccupations de la population. Et plus particulièrement des
18-30 ans. Ainsi, les connaissances des jeunes Français sur la maladie sont
globalement en baisse : 24% d'entre eux pensaient en 2010 que le virus pouvait
se transmettre par une piqûre de moustique. Il n'était que 13% en 1994.
La prévention est en berne, l'utilisation du préservatif
aussi
Côté prévention, rien de beaucoup plus rassurant : l'efficacité
du préservatif n'est plus reconnue en 2010 que par 58% des personnes interrogées
contre 72% en 1992. Son utilisation est d'ailleurs en baisse : seulement 34 %
des hommes de 18 à 30 ans et 22% des jeunes femmes déclarent avoir utilisé un
préservatif lors de leur dernier rapport sexuel, contre 40% et 30%
respectivement en 1994. Et bien que le nombre de dépistages du VIH ait augmenté
l'an dernier, avec 5,2 millions de sérologies effectuées, soit 4% de plus qu'en
2010, environ 30.000 personnes ignorent leur séropositivité.
Hausse de 30% des contaminations chez les homosexuels
Particulièrement touchées,
les populations à risques. Parmi la plus exposée d'entre elles, les
hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes : près de 14% d'entre
eux reconnaissent "ne jamais avoir réalisé de dépistage " au
cours de leur vie, alors qu'ils représentaient 40% des nouvelles contaminations
en France en 2011. Un chiffre en hausse de 30% depuis 2003.
Par ailleurs, alors que le risque de transmission lors des
rapports sexuels homosexuels est maximum, selon l'enquête Presse Gays réalisée
en 2011, 38% déclaraient au moins une prise de risque dans les 12 derniers mois
avec des partenaires masculins occasionnels de statut VIH inconnu contre 33% en
2004.
Les
homosexuels parisiens ont un risque 4 fois supérieur d'être
infectés
Même son de cloche dans l'enquête Prévagay de 2009 qui montre que les
homosexuels masculins parisiens ont un risque 4 fois supérieur d'être infectés
lorsqu'ils fréquentent des établissements gays, une fréquentation qui induit
des "comportements à risques ", comme les rapports non protégés.
L'ensemble des nouveaux cas découverts est en revanche
stable depuis plusieurs années, estimé par l'InvS à quelque 6.100 personnes
l'an dernier. Il inclut 40% d'hétérosexuels nés à l'étranger (principalement en
Afrique subsaharienne), mais leur nombre est en baisse régulière depuis 2003,
notamment chez les femmes.
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