Une journée à 2.000 suppressions de postes
400.000 emplois détruits sur les six premiers mois de l'année 2009 en France. C'est la projection peu avenante qu'a donné l'Insee en mars dernier. Ce qui représente un peu plus de 2.000 suppressions d'emplois toutes les 24 h.
_ Mais il est des jours où l'histoire semble s'accélérer. En trois coups et une demi-journée, la France est quasiment parvenue à ce chiffre.
Après Goodyear Amiens et ses 820 emplois sabrés, ont suivi Altis Semiconductors, à Corbeil-Esssonne (400 suppressions d'emplois) et le grossiste alimentaire EDA (617 emplois détruits).
Chronique d'une mort programmée pour Altis
Altis Semiconductors continue à dévider sa chronique d'une mort programmée. Depuis le début de la décennie, le site de Corbeil-Essonne (Essonne) va de plan social en plan social, emmené par une direction qui a décidé de se désengager d'une manière ou d'une autre, malgré les 38 millions d'euros d'aides publiques à l'emploi qu'elle a accepté en 2003.
Le nouveau plan prévoit la suppression de 400 emplois. Comme d'habitude, ce sont les syndicats qui l'ont dévoilé à l'issue d'un comité d'entreprise extraordinaire, la direction ayant pour politique de ne s'expliquer qu'en de très rares occasions.
Sur le site de 55 hectares, situé à Corbeil-Essonne, il reste aujourd'hui 1.500 salariés, la moitié de ce que comptait cette usine au temps de sa splendeur. Produit d'un mariage entre IBM, le premier propriétaire du site, et l'allemand Infinéon, Altis Semiconductors a connu son dernier plan social en 2006, avec la suppression de plus de 420 emplois, CDD compris.
La perspective de trouver un repreneur reste dans le flou. La piste d'une banque russe, qui a fait surface il y a deux ans reste officiellement d'actualité, mais ne donne aucun signe de vie. La direction n'a pas non plus donné de nouvelle de l'investisseur français qu'elle prétend avoir trouvé et les salariés sont de plus en plus inquiets sur l'avenir du site.
Liquidation judiciaire pour EDA
Pour ce qui concerne le grossiste alimentaire EDA, spécialisé dans la fourniture d'articles alimentaires et de boissons aux entreprises (notamment les stations services), l'avenir est tout traçé : c'est la liquidation judiciaire.
Le tribunal de commerce de Paris l'a prononcé cet après-midi, autorisant dans la foulée un plan de 617 suppressions d'emplois. Les salariés, répartis sur six sites - Liévin (Nord), Verdun (Meuse), Combs-la-ville (Seine-et-Marne), Albi (Tarn), Parthenay (Deux-Sèvres) et Rousset (Bouches-du-Rhône) - n'ont pas pu l'indemnité de licenciement complémentaire à l'indemnité légale qu'ils réclamaient.
_ La dette de l'entreprise atteingnait 60 millions d'euros pour un résultat négatif de 4,6 millions d'euros en 2007.
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