Un tétraplégique dénonce les protocoles de soin imposés aux handicapés
Louis van Proosdij Duport est un hyperactif. Aidé à domicile le matin et le soir, il vivait jusqu'ici à 100 à l'heure. Il dit travailler 15 à 16 heures par jour, malgré son lourd handicap : il est tétraplégique depuis un accident de sport, il y a 27 ans.
Le matin, il faut le lever, le coucher, l'habiller ; puis il s'installe dans un fauteuil roulant électrique et il est autonome jusqu'au soir, où il a alors besoin d'aide pour se coucher.
Cette aide lui est parfaitement fournie par l'association Santé Service. Il y a quinze jours, cet organisme décide de tout changer : ce sera une douche par semaine, pas plus ; un lever pas avant 9h30, et le coucher à 22 h, voire 21 h...
La vie de Louis van Proosdij Duport est bouleversée, et il n'a pas droit au chapitre : "tout a été mis en place du jour au lendemain, explique-t-il, il n'y a pas eu de dialogue, si ce n'est pour dire qu'on ferait une nouvelle évaluation plus tard. Donc, à 43 ans, alors que je suis capable de me laver quand je suis assis dans une baignoire, je me retrouve à être débarbouillé avec un gant de toilette et lavé de la tête au pied, allongé dans mon lit. Comme aux pires moments que j'ai vécus, il y a 27 ans, après mon accident."
Louis est un blogueur reconnu. Il a publié hier soir un billet détaillant sa situation. Résultat immédiat : ce matin, sa boîte mail était saturée et son portable ne pouvait plus recevoir le moindre message.
Le gouvernement s'est même emparé de son cas, et Santé Service a révisé son jugement : le problème de Louis va être réglé. Il espère maintenant une analyse globale qui bénéficierait à tous ceux qui sont dans une situation semblable.
Selon l'Association des Paralysés de France, des milliers de handicapés subissent des traitements similaires.
Richard Place
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