Marseille : un siècle après, la police retrouve les descendants d'un poilu grâce à une lettre volée
Une copie de cette lettre a été remise à son arrière-petit-neveu, âgé de 48 ans.
La police marseillaise est parvenue à retrouver les descendants d'un poilu décédé sur le front de la Somme en 1915. L'enquête a été lancée après la découverte de la dernière lettre d'un soldat, Jean Soulagnes, rédigée deux semaines avant sa mort et découverte dans le cadre d'une enquête sur un cambriolage, fin janvier, dans le 5e arrondissement de Marseille (Bouches-du-Rhône). Le document se trouvait dans un sac plastique contenant quelques bijoux anciens, chez un receleur.
Agé de 24 ans, le sergent-fourrier appartient alors au 75e régiment d'infanterie de Romans-sur-Isère. Pressentant qu'il n'échappera pas à la mort, il écrit "au meilleur, au seul de (ses) amis", avant de partir "dans deux heures pour une destination incertaine où doivent se passer de grandes choses". A cet ami, Jean Audiffen, il lance "un appel suprême" : "Vous ne refuserez pas le pénible service, en cas d'événement grave, d'avertir ma famille et ma fiancée qu'avant de mourir, après avoir donné ma vie au pays, mon âme ne pense qu'à eux".
Des dizaines de généalogistes amateurs lancés sur l'affaire
Cette lettre a-t-elle été reçue par l'ami en question ? A-t-elle été remise ensuite à sa famille ? Pour le savoir, le major Arnaud Louis, chargé de communication à la Direction départementale de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône, a utilisé les réseaux sociaux, et notamment le compte Twitter @PoliceNat13, le 15 février.
Dernière lettre d'un poilu Mort pour la France en 1915 retrouvée lors d'une perquisition à #Marseille suite à un cambriolage. Et si, avec votre aide, @PoliceNat13 réussissait à retrouver la famille du Sergent Soulagnes du 75°RI et à identifier l'actuel propriétaire de la lettre pic.twitter.com/MNOaGAypHb
— Police nationale 13 (@PoliceNat13) 15 février 2018
Moins de trois jours plus tard, dès dimanche, un descendant de Jean Soulagnes a été identifié par les dizaines de généalogistes amateurs lancés sur la piste. Il sagit de Stéphane Drouaut, un arrière-petit-neveu de 48 ans, installé à Venarey-les-Laumes (Côte-d'Or).
Comment avons nous découvert cette lettre? https://t.co/dUsSBc322M
— Police nationale 13 (@PoliceNat13) 23 février 2018
La lettre est toujours sous scellé car elle provient d'un cambriolage. Une copie de ce document a donc été officiellement remise au cours d'une cérémonie à Marseille. Accompagné de son épouse et de sa fille de 9 ans, Stéphane Drouhot a ensuite pu se rendre dans le quartier d'origine de son ancêtre, aux Camoins, dans le 11e arrondissement de la cité phocéenne, où le nom de Jean Soulagnes est gravé sur le monument aux morts.
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