Un salarié de France Télécom-Orange s'immole par le feu
"Nous sommes bouleversés d'apprendre le décès d'un salarié de l'agence professionnelle de Bordeaux qui a mis fin à ses jours en s'immolant par le feu ce matin". L' annonce a été faite à la mi-journée par la direction du groupe. Âgé de 57 ans, marié et père de quatre enfants, l'homme a mis fin à ses jours "sur le parking de l'agence entreprise de Mérignac", précise le communiqué. On ignore pour l'instant les raisons de son geste. La directrice exécutive d'Orange France, Delphine Ernotte, s'est "immédiatement" rendue sur place, accompagnée du directeur des ressources humaines Bruno Metling, souligne la direction.
Une cellule psychologique a été mise en place pour les autres salariés du groupe, déjà fortement marqués par le décès de plusieurs dizaines de suicides entre 2008 et 2009. Une vague de suicides qui avait mis en cause la politique de management de l'entreprise, jugée brutale, et entraîné le départ de son PDG, Didier Lombard, remplacé l'an dernier par Stéphane Richard.
Selon Sébastien Crozier, délégué syndical CFE CGC chez France Telecom-Orange, le salarié qui s'est immolé aujourd'hui par le feu, avait été " très malmené par les violences sociales de la période Lombard ". "Il en faisait état de manière répétée et fréquente", rapporte le responsable syndical.
_ Salarié de France Telecom depuis une trentaine d’année, il avait dû changer de postes à plusieurs reprises. " Cette mobilité imposée lui avait fait vendre sa maison, il avait écrit à plusieurs reprises à sa direction et il n'avait pas eu de réponse à ma connaissance, comme beaucoup d'autres", précise François Dechamps, délégué régional CFE-CGC pour la zone Sud-Ouest chez France Telecom-Orange.
Il y a quelques mois pourtant, il avait retrouvé un poste de préventeur de sécurité – en charge des questions de sécurité – son domaine de prédilection. Il semblait "être content de revenir dans ces fonctions là", souligne François Dechamps. Il travaillait en outre dans un centre d'appels réservé aux clients du marché entreprises à Bordeaux, un établissement récent et dans lequel " ça se passait plutôt bien ".
_ C’est en tous cas ce que ce salarié qui n’avait pas encore 60 ans indiquait il y a quelques semaines encore, avant de mettre fin à ses jours ce matin de manière extrêmement violente.
Cécile Mimaut, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.