Un an après, on expulse toujours les Roms
Le rapport accablant de MDM est accompagné d'un site internet de circonstance, avec chiffres, photos et vidéos.
Les chiffres :
- plus de 9.000 Roms ont été expulsés en 2010 sur les 15.000 présents, selon le ministère de l'Intérieur. Et les trois-quarts des 600 à 700 campements démantelés, chiffres au-delà des vœux exprimés par Nicolas Sarkozy au lendemain de la flambée de violence qui avait suivi la mort d'un gitan tué par un gendarme à Saint-Aignan.
_ Pourtant, MDM et d'autres associations de terrain affirment que le nombre de Roms et de campements est égal. Comme si ces expulsions restaient sans effet. -
une mortalité néo-natale neuf fois supérieure à la moyenne française, et une mortalité infantile cinq fois plus importante. Une femme sur dix seulement est suivie durant sa grossesse.
Médecins du monde pointe notamment la situation vaccinale des Roms vivant en France. Selon une enquête menée entre juillet 2010 et juin 2011, l'organisation note qu'entre 8 et 25% seulement ont un calendrier vaccinal à jour. Illustration parfaite de cette instabilité et insécurité dans lesquelles vivent les Roms, menacés d'expulsion permanente. Ce que MDM qualifie de "mise en danger volontaire de personnes en grande précarité".
Sur la même longueur d'onde, le collectif RomEurope dénonce une "politique inhumaine", qui encourage les allers-retours, interdit l'installation, le travail social ou la scolarisation des enfants, et un "discours d'affichage" puisqu'il n'a finalement "rien changé, rien amélioré". Le collectif réclame donc l'ouverture du marché du travail au Roms. Aujourd'hui, seuls dix pays -dont la France- appliquent encore des mesures de restrictions à l'emploi envers ces populations venues de Bulgarie ou Roumanie.
Cécile Quéguiner, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.