Troyes : renvoyé des urgences, il meurt devant l’hôpital
Les faits remontent au dimanche 5 avril, dans l’après-midi. Son épouse dépose Georges Payet, 51 ans, aux urgences du centre hospitalier de Troyes. Cela fait quelques heures que cet homme ne se sent pas bien : des vertiges et des suées.
Le temps d’aller stationner son véhicule, et Lydia retrouve son mari, après quelques minutes à peine, devant la porte. Il est déjà ressorti. Georges lui explique que "l’accueil des urgences l’a renvoyé sur la maison médicale", un cabinet de médecine de ville situé dans l’enceinte du centre hospitalier. Georges n’a pas été ausculté par un urgentiste, ni même écouté par une infirmière. Son bref passage aux urgences n’a, en outre, pas été consigné sur un quelconque registre.
A ce stade de l’enquête interne diligentée par la direction de l’hôpital, l’on cherche encore à savoir qui a bien pu renvoyer ce patient s’en s’être assuré de son état de santé.
"Ne vous inquiétez pas, quelqu’un va venir"
Car, devant la porte close de la maison médicale, l’état de santé de Georges Payet empire rapidement. Il devient pâle, s’assoit, puis s’effondre. Lydia est alors au téléphone avec le Centre 15, situé à quelques mètres. Il faut un code pour franchir la porte de la maison médicale, code que seul le Samu est habilité à délivrer. En voyant son mari tomber à terre, Lydia hurle et appelle au secours. "Ne vous inquiétez pas, quelqu’un va venir", lui répond-on au bout du fil.
Mais malgré les massages cardiaques et les efforts déployés par l’équipe du Samu arrivée sur place, Georges Payet décède. Au pied de l’hôpital. Il a été incinéré vendredi, et laisse quatre enfants et une épouse effondrée, qui voudrait comprendre "comment une telle chose a pu arriver" .
Cette affaire n’est pas sans rappeler le décès, en région parisienne, d’un patient de 57 ans pour lequel le Samu avait cherché pendant trop longtemps un lit en réanimation. Ou encore la mort d’un enfant et d’un nourrisson, victime d’une erreur de médicament et d’une surdose mortelle (lire nos articles).
A Troyes, Lydia a renoncé à porter plainte car elle ne voulait pas que le corps de son mari soit autopsié. L’enquête interne de l’hôpital devrait permettre d’en savoir plus sur les circonstances de la mort de cet homme en bonne santé et sans antécédents médicaux.
Gilles Halais
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