Treize jours après son retour de Syrie, Edith Bouvier témoigne sur France Info
"Non, je n'ai pas été amputée"
Edith Bouvier a été blessée à la jambe, le 22 février, dans le bombardement qui a coûté la vie au photographe français Rémi Ochlik et à la reporter américaine Marie Colvin. A l'hôpital militaire Percy de Clamart depuis son retour tumultueux, elle a été opérée jeudi dernier. Les médecins ont extrait de sa jambe touchée un éclat d'obus. Toujours alitée, elle a accepté de répondre aux questions d'Etienne Monin, et de donner notamment des nouvelles de sa santé.
Avant d'être exfiltrée de Syrie vers le Liban, Edith Bouvier a passé plus d'une semaine, calfeutrée, dans une pièce sans électricité. Ce qu'elle a vu avant tout, c'est l'hôpital de campagne dans lequel elle a été soignée par des gens "incroyables ."
"On était à rien, à 200 mètres de la sortie du tunnel"
Avant de parvenir à s'enfuir de Homs avec le photographe William Daniels, sous la protection de l'opposition syrienne, elle aura fait une première tentative, par le tunnel de Baba Amr. Expérience traumatisante. Mais malgré son état de santé, la journaliste n'a pas voulu être un poids pour ses confrères, et les priver d'une opportunité de fuite.
"Je ne suis pas une militante, je suis une journaliste"
Pourtant, les propos d'un militant syrien ont semé le trouble. Celui-ci laissait entendre qu'elle ne voulait pas partir, qu'elle avait lié son sort à celui des habitants de Homs. Un leurre, dit-elle aujourd'hui. Ces propos tenus par des activistes n'avaient pour autre vocation que de brouiller les pistes. Edith Bouvier se défend de tout militantisme dans son travail journalistique sur place.
Mais elle reste consternée par la non-évolution de la situation actuelle.
Edith Bouvier doit maintenant se remettre de son opération. Sa sortie de l'hôpital est programmée pour la fin du mois. Elle n'envisage pas de repartir en reportage avant un an.
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