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Total reporte sa décision sur la raffinerie de Dunkerque

Un sursis pour les 800 employés du site de Mardyck, près de Dunkerque. Est-ce la crainte de la polémique ? Ou la pression des politiques ? Total, qui devait se prononcer ce matin lors de son CCE, sur l'avenir de la raffinerie des Flandres, a préféré reporter sa décision, à la fin du premier semestre. _ Mais, quelle qu'elle sera, le groupe pétrolier affirme, dans un communiqué, qu'il garantira un emploi à chaque collaborateur du site. Le gouvernement avait précisément exigé des garanties sur les emplois ce matin.
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Que les 370 salariés ( mais quid des 450 sous-traitants ?) du site se rassurent, semble dire Total. Qui vient donc d'annoncer qu'il s'engageait " à garantir à chaque collaborateur un emploi chez Total correspondant à
ses compétences "... "sans préjuger de la décision qui sera prise, ajoute son communiqué, mais pour répondre à l'inquiétude des salariés de l'établissement et des sous-traitants".

La raffinerie transformée en centre technique et en école de formation au raffinage ?

Pour le site, tous les scénarios restent donc ouverts : la fermeture définitive, la vente, un arrêt prolongé ou la transformation en dépôt. C’est cette dernière option, permettant de sauvegarder 30 à 50 emplois, qui devait être annoncée, selon La Tribune, parue ce matin. Avant que le groupe pétrolier n'en décide autrement...

Dans son communiqué , la direction dit vouloir "poursuivre les études en cours qui préparent l'avenir du site", mais précise aussi qu'elle envisage la
création sur le site d'un centre d'assistance technique et d'une
école de formation pour le raffinage, qui pourraient employer "les deux
tiers" des personnels de l'établissement actuel des Flandres.

Ce matin, le ministre de l’Industrie Christian Estrosi avait affirmé que le gouvernement "n’accepterait pas" la fermeture de la raffinerie Total de Dunkerque "tant qu’il n’y aurait pas de garanties nécessaires sur la pérennité" des emplois. Pour le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre, "c'est une bonne chose que la fermeté du gouvernement ait
payé".
_ En revanche, le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon dénonce un " énième moulinet de Christian Estrosi sur
un sujet sur lequel il a complètement échoué". Pour lui, les garanties de Total ne suffisent pas.

Pétition contre la fermeture

La polémique avait démarré, dès l'hypothèse d'une fermeture évoquée. Le groupe pétrolier affirmant que la poursuite de l’activité de son activité de raffinage exigerait 60 à 120 millions d’euros d’investissement. Or, il doit, le 11 février prochain, faire connaître ses bénéfices pour 2009. Ils sont estimés autour des 8 milliards d’euros.
_ Une provocation pour les salariés de Total (voir leur blog ici), qui ont lancé une pétition sur le web : Non à la fermeture de la raffinerie des Flandres.

L'an dernier, Total avait déjà provoqué la colère de ses
salariés pour avoir lancé un plan de restructuration de
son raffinage, avec 555 suppressions de postes en France,
quelques jours après avoir annoncé des bénéfices record de 14
milliards d'euros.

La raffinerie à l'arrêt depuis le 15 septembre

Total exploite 13 raffineries en Europe, dont six en France. Celle de Dunkerque, en attendant, est arrêtée, faute de marges et de débouchés suffisants, selon le groupe, depuis le 15 septembre.

Cécile Quéguiner avec agences

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