Total : le sort de la raffinerie de Dunkerque scellé en CCE
Actualisé lundi à 9h
Une assemblée générale est d’ores et déjà prévue demain mardi sur le site de Mardyck (Nord), près de Dunkerque, pour débriefer le CCE et décider des suites à donner au mouvement.
_ Avant cela, à La Défense, siège de Total, les syndicats auront pris connaissance aujourd’hui de la sauce à laquelle vont être mangés les 370 salariés et 450 sous-traitants de Dunkerque. Nombre d’entre eux vont manifester au pied de la tour Total, durant le CCE.
Ce matin, avant la tenue de ce CCE, Total a fait savoir qu'elle allait créer à Dunkerque un terminal méthanier, en association avec EDF. Un terminal d'une capacité annuelle de regazéification comprise entre 10 et 13 milliards de mètres cubes, soit "plus de 20% de la demande gazière française", soulignent Total et EDF dans un communiqué commun. La création de ce terminal sera prise avant l'été, pour une mise en service en 2014, précisent encore les deux sociétés.
Concernant l'emploi, le projet mobiliserait jusqu'à 1.200 personnes pendant la
construction. En phase d'exploitation, le terminal créerait au moins une cinquantaine d'emplois directs, auxquels devraient s'ajouter quelque 150 emplois indirects.
Insuffisant, selon les syndicats
Mais ces engagements ont d’ores et déjà été jugés insuffisants par les salariés de la raffinerie qui occupent, depuis le 16 février, les locaux administratifs du site. Rappelons que le site de Dunkerque emploie actuellement quelque 800 personnes, si l'on compte les sou-traitants.
L’inquiétude qui prévaut à Dunkerque est partagé par l’ensemble de la filière raffinage, notamment chez Total, le numéro un français. Alors que la raffinerie des Flandres était déjà occupée, une grève illimitée avait été déclenchée, mi-février, dans l’ensemble du groupe avec à la clé, la menace d’une extension aux autres groupes pétroliers français et un risque de pénurie de carburant.
Les salariés restent en alerte
Le mouvement a finalement été suspendu le 24 février, après que les syndicats eurent obtenu l’engagement qu’aucune raffinerie – en dehors de celle des Flandres, dont le cas a été dissocié – ne serait cédée ou fermée au cours des cinq prochaines années. Une autre revendication a été satisfaite : l’organisation d’une table ronde sur l’avenir de la filière, sous l’égide du gouvernement.
Mais les syndicats ont prévenu : chez Total, le mouvement n’est que suspendu. Les salariés restent en alerte et il suffirait d’une simple étincelle pour que le mouvement ne se durcisse de nouveau. A La Défense aujourd’hui, la direction de Total marche donc sur des œufs.
Gilles Halais, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.