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Textile : le groupe DMC placé en redressement judiciaire

Le groupe DMC, fleuron bicentenaire du textile français, vient d’être placé en redressement judiciaire. Quelque 1.150 emplois sont menacés, les trois-quarts en Alsace…
Article rédigé par franceinfo
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Cela faisait 15 ans que le groupe DMC (Dollfus Mieg et Cie) était en difficulté chronique, frappé de plein fouet par le déferlement de la production textile asiatique à très bas coûts. Etouffé par les dettes, DMC avait déposé mercredi dernier au tribunal de commerce de Paris les bilans de ses différentes sociétés.

Le couperet est tombé cet après-midi. Les trois pôles du groupe sont concernés par cette mesure de redressement judiciaire, mais la période probatoire est différente pour chacun. Trois mois pour la production de tissus (DMC Tissus), deux mois pour les magasins (Loisirs et Création) et six mois pour DMC SA, leader mondial du fil à broder, la seule entité du groupe à gagner encore de l'argent. DMC SA emploie 500 personnes à Mulhouse.

Face à cette décision, qu'ils espéraient, les représentants du personnel se disent soulagés, mais restent toutefois "sur le qui-vive", dans la crainte d'un nouveau plan social.

Concurrence asiatique

L’entreprise, créée en 1746 par l’artiste peintre Jean-Henri Dollfus, a compté jusqu’à 20.000 salariés à la fin des années 70, époque à laquelle les difficultés vont commencer à s’enchaîner. Il s’agit dès lors de restructurer, pour redresser des comptes qui ont viré dans le rouge.

En 1995, les effectifs ont fondu de moitié. Mais la crise ne fait que s’accentuer sous l’effet de la concurrence asiatique. Durant les années suivantes, DMC cède ses activités d'impression et de fil à coudre industriel pour se recentrer sur le fil à broder, le tissu velours et le sportswear en Alsace. Ce qui entraîne l'arrêt de ses productions dans le Nord, les Vosges, en Rhône-Alpes ou encore aux Etats-Unis.

L'entreprise lance à la même époque sa propre chaîne de magasins, Loisirs & Création, sur laquelle elle fonde beaucoup d'espoirs (21 points de vente). Mais qui constituera aussi un foyer de pertes.

"Le bilan de l'ancien PDG -- Jacques Boubal, en poste de 1995 à février dernier – se résume en trois chiffres : 13 ans, 30 entreprises fermées, 6.000 licenciements", estime la CFDT Alsace. Dans le même temps, DMC a toutefois divisé son endettement par trois.

Le groupe ne compte plus aujourd’hui que 1.150 postes, dont 870 en Alsace. Un ultime plan social, annoncé par le groupe en janvier, prévoit la suppression de 208 postes en Alsace et la fermeture de l’usine de Colmar (Haut-Rhin). Plusieurs repreneurs potentiels, tous asiatiques, seraient intéressés par DMC Tissus.

Gilles Halais avec agences

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