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Tabagisme : le “come back” de la clope ?

Selon un rapport de l'association Droit des non-fumeurs, remis ce matin au ministère de la Santé, trois ans après l'interdiction de fumer dans les lieux publics, puis dans les établissements accueillant du public, la loi est de moins en moins bien respectée. Dans les bars-restaurants, au travail ou dans les transports, la cigarette ferait son retour.
Article rédigé par franceinfo
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Y aurait-il du relâchement dans l'air ? L'association Droit des non-fumeurs y sent en tout cas de la fumée... de cigarette. DNF remet aujourd'hui un rapport alarmiste à la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, sur le respect de la loi sur le tabac dans les lieux publics.

Selon ce document, après avoir eu un effet pendant deux ans, la loi serait de moins en moins bien respectée. Les “dérives et
contournements” seraient “nombreux et organisés”, grommelle DNF.

Principaux accusés, les bars-restaurants, qui multiplieraient les terrasses couvertes (elles sont passées de 30.000 à 45.000 cette année), et en feraient des zones fumeurs illégales. Ainsi, les non-fumeurs ne pourraient plus profiter du petit rayon de soleil en dégustant leur “express”, sauf à accepter d'y ajouter ce subtil parfum nicotine-goudron qui accompagne les accros de la “clope”. Particulièrement visés, les bars à chicha, qui proposent du tabac parfumé.
_ DNF a déjà engagé une dizaine d'actions en justice contre des restaurants ou des cafés qui ne respecteraient pas les normes. L'association aimerait être épaulée par les forces de l'ordre, qui, jusqu'à présent n'ont pas tellement verbalisé.

CONCILIABULES ENFUMES

DNF souligne dans son rapport que les bars-restaurants ne sont que l'aspect visible de ce relâchement. Le tabagisme au travail poserait aussi problème. Normalement, il est établi que les salariés fumeurs doivent sortir, et de fait, rares sont les entreprises sans leur petite cohorte qui bat la semelle devant les portes.

Mais depuis quelques temps, certains bureaux seraient le lieu de discrètes transgressions et de conciliabules enfumés. Ou alors, des individus de type fumeurs attendent leur heure, le soir, quand les locaux sont vides, pour commettre leur forfait. Selon le sondage de DNF, 21% des salariés se plaignent du tabagisme passif au travail, alors que le chiffre était descendu à 9%.

DNF accuse l'industrie du tabac de mettre en œuvre des stratégies de contournement. Elles passeraient notamment par les nouvelles technologies, avec la cigarette électronique. Certes, elle ne s'allume pas et ne produit pas de fumée, mais elle contient un dosage de nicotine. Et en attendant que l'industrie du tabac n'invente le fumeur robot pour aller avec, ses effets sur la santé sont les mêmes que ceux des blondes ou brunes à “l'ancienne”.

Grégoire Lecalot, avec agences

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