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Strasbourg. Le FN dénonce une mosquée financée par l'Etat et par l'étranger

Le Front national s'est élevé contre les apports financiers du Maroc, de l'Arabie saoudite et du Koweït.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des fidèles et des invités lors de l'inauguration de la grande mosquée de Strasbourg (Bas-Rhin), le 27 septembre 2012. (VINCENT KESSLER / REUTERS)

SOCIETE - A peine inaugurée, déjà critiquée. La plus grande mosquée de France a ouvert ses portes, jeudi 27 septembre à Strasbourg (Bas-Rhin), en présence du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Le Front national a aussitôt dénoncé les financements étrangers de la mosquée de Strasbourg et demande à ce que l'islam ne bénéficie pas des avantages liés au droit local d'Alsace-Moselle. FTVi fait le point sur cette polémique.

Qui a financé la mosquée ?

Sa construction a coûté 10,5 millions d'euros. Le Maroc a apporté 37% de cette somme, l'Arabie saoudite et le Koweït ont mis sur la table 13% à eux deux. Les collectivités ont contribué à 26% et les fidèles à 24%.

Que reproche le Front national ?

"La République ne peut accepter ces financements extérieurs sur le territoire national, à Strasbourg comme ailleurs. Ils permettent des intrusions et des pressions incontrôlables", écrit dans un communiqué Bertrand Dutheil de la Rochère, conseiller "République et laïcité" de Marine Le Pen, présidente du parti.

Selon lui, la "République ne peut pas accepter que le droit local d'Alsace-Moselle soit détourné".

Qu'est-ce que le droit local d'Alsace-Moselle ?

L'article 2 de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat de 1905 stipule que "la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte". Mais cette loi ne s'applique pas en Alsace-Moselle. En clair, les collectivités locales ont le droit d'y financer les religions et lieux de culte, y compris l'islam et ses mosquées.

En 1905, les territoires actuels du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle étaient annexés à l'Empire allemand. Ils ont néanmoins conservé leur exception lorsqu'ils sont redevenus français, en 1918.

L'islam ne fait pas partie des cultes officiellement "reconnus" par les autorités dans le cadre du système dit "concordataire", et qui permet aux prêtres, rabbins et pasteurs d'être rétribués par l'Etat. Toutefois, il peut être subventionné. Avec la non-application de la loi de 1905, "les cultes, même ceux non reconnus, peuvent percevoir des financements publics" a détaillé à l'AFP Eric Sander, de l'Institut du droit local à Strasbourg.

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