SOS Racisme va porter plaintecontre Christian Estrosi. C'est ce qu'a annoncé lundi soir Amadou Diallo, responsable de la section locale de l'association dans les Alpes-Maritimes. "Nous aimerions dépayser l'affaire à Paris. Dans tous les cas la plainte sera déposée" , a-t-il précisé à l'agence de presse Reuters. Il pourrait être suivi dans cette démarche par le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap). Dimanche, le maire de Nice, ancien ministre chargé de l'Industrie sous Nicolas Sarkozy, avait appelé les maires de France à la révolte contre l'occupation illégale de terrains par les gens du voyage, proposant de fournir à tous les maires de France son "mode d'emploi" pour les combattre.Les deux associations envisagent aussi des poursuites contre le président du Front national Jean-Marie Le Pen, qui avait qualifié vendredi la présence de Roms de "présence urticante" et "odorante" . Les associations tsiganes choquéesAlain Daumas, président de l'Unionfrançaise des associations tsiganes (UFAT), a lui aussi été choqué par les déclarations de Christian Estrosi. "C'est lamentable de la part d'un ancien ministre (...) On déshonore laRépublique dans son ensemble, on entache notre drapeau tricolore d'une tachequi s'appelle la discrimination" , a-t-il déclaré lundi auprès de l'AFP.Pour le président de l'UFAT,cette déclaration est tout, sauf une coïncidence : si le maire de Nice entretient délibérément "l'amalgame" entre Roms et gens du voyage, c'est"pour appuyer sa campagne" pour les municipales en 2014. "Là, onest plus proche du FN que de l'UMP" , a-t-il critiqué.De son côté,l'association Défense de la culture tsigane a réagi dès dimanche soir sur sapage Facebook : "Cette attitude de rejet et de discrimination estune honte venant de la part d'un représentant de l'État" , a écrit Louis de Gouyou Matignon, président de l'association.Il a affirmé depuis vouloir déposer plainte contre l'ex-ministre, et ademandé "un débat impliquant des gens duvoyage afin que les amalgames abscons cessent concernant nos 450.000 concitoyens françaisitinérants" .La Fondation Abbé Pierre pointe les communes du doigtLes propos du maire de Nice ont également choqué la Fondation Abbé Pierre et laFédération nationale des associations deréinsertion sociale (Fnars) qui ont dénoncé dans un communiqué des propos "pas dignes d'un élu de laRépublique" . "En appelant lesmaires à la révolte contre les gens du voyage, le maire de Nice encourage une formede violence de manière irresponsable, se situe clairement en dehors del'État de droit et cautionne les propos les plus outranciers" ,affirment les deux associations.Elles rappelent qu'"un grand nombre de c ommunes"s'exonèrent de l'obligation d'aménager des aires d'accueil pour gens du voyage - définie par la seconde loi Besson du 5 juillet 2000 - ce qui les obligent "à s'installer sur des terrains inadaptés dans des conditions trèsprécaires".