Simone Veil intronisée à l'Académie française
Sous la célèbre Coupole, Simone Veil a pris place à la tribune pour son discours de remerciements. Elle a souligné outre une perplexité passagère, sa "surprise" et son "émerveillement" d’être conviée à partager le combat pour la défense de la langue française. Elle occupe le treizième fauteuil, celui de Racine. Mais il fut aussi celui de Pierre Messmer, dont elle a retracé le parcours de résistant, avant de conclure sur le thème de l’Europe.
Citant Victor Hugo, tout juste élu à l'Académie française en 1841 et qui avait ébauché un projet d'union européenne, elle a rappelé que France et Allemagne sont "frères dans le passé, frères dans le présent, frères dans l'avenir". "Fraternité et avenir, sous l'égide de ces beaux mots, tout naturellement chez vous, je suis fière d'être reçue par votre compagnie", a-t-elle conclu.
L’Europe, dont la devise "Unie dans la diversité" , est gravée sur son épée, avec celle de la France "Liberté, Egalité, Fraternité" . Sur l’autre côté de la garde, est gravé le nom du camp d’extermination de Birkenau où Simone Veil a été déportée avec sa famille en 1944, ainsi que le numéro 78651 qui lui a été tatoué sur le bras par les nazis. Mon père, "disparu dans l'enfer de Bergen-Belsen, quelques jours avant la libération des camps (...) révérait la langue française" , a relevé Mme Veil avec émotion dans son discours. "Plus encore que je ne le suis, il serait ébloui que sa fille vienne occuper ici le fauteuil de Racine".
Caroline Caldier avec agences
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