Sept ans après sa création, la "journée de solidarité" fait toujours débat
La "journée de solidarité" est avant tout décriée par le Parti socialiste dans un communiqué publié vendredi : "A l’approche du lundi de Pentecôte, rappelons le bilan piteux de la "journée de solidarité" inventée par le Premier ministre Raffarin pour ponctionner les salariés sous prétexte de prendre soin des personnes âgées".
_ L'auteure du communiqué, Charlotte Brun, secrétaire nationale du PS aux personnes âgées, handicap et dépendance, juge également qu'une seconde "journée de solidarité", évoquée par Roselyne Bachelot pour financer la dépendance des personnes âgées, serait un "fiasco".
"Je ne peux pas laisser dire que la journée de solidarité est un «fiasco»
et que nos aînés ne sont pas mieux lotis qu'en 2003", a répliqué Roselyne Bachelot. "Les crédits pour les personnes âgées ont augmenté de 170% entre 2003 et 2011", a précisé la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale.
_ Depuis 2004, cette "journée de solidarité" a rapporté quelque 13 milliards d'euros. Ce n'est pas négligeable mais ce n'est pas suffisant : certains, y compris à l'UMP, commencent à dire que l'on ne pourra pas échapper à un impôt spécifique pour financer la dépendance.
Un jour férié ou pas ?
Autre élément du débat : le lundi de Pentecôte est-il réellement un jour férié ? Officiellement, c'est à nouveau le cas depuis 2008. Cependant, la "journée de solidarité" existe toujours et il s'agit d'une journée travaillée, non rémunérée.
C'est donc aux entreprises de décider si elles retirent une RTT, un jour de congés payés ou une journée de récupération, voire un jour férié, à leurs employés. Conséquence : certains établissements publics sont fermés aujourd'hui, quand d'autres ouvrent leurs portes (voir l'infographie ci-dessous) :
Le Conseil constitutionnel sollicité sur le lundi de Pentecôte
Le débat a également été porté devant la justice en février par Thierry Jeanne, cariste CFDT dans une filiale du groupe Carrefour. Il conteste le fait qu'on lui retire une journée de salaire, alors que certains contribuables en sont exempts. Le 28 février, le conseil des Prud'hommes d'Angers, saisi par ce salarié, a décidé à son tour de saisir la Cour de cassation. Fin mai, celle-ci a décidé de renvoyer vers le Conseil constitutionnel, qui devra trancher sur la question.
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