Radars tourelles vandalisés : ceux qui procèdent à ces actes "stupides et dangereux ont des morts sur la conscience"
"Tout le monde paye pour ces radars détruits", rappelle Emmanuel Barbe, le délégué interministériel à la sécurité routière.
"Ceux qui procèdent à cette destruction ont des morts sur la conscience, parce qu'une route sur laquelle le radar a été détruit ou n'est pas en fonctionnement, on y roule plus vite", a affirmé sur franceinfo vendredi 23 août Emmanuel Barbe. Le délégué interministériel à la sécurité routière a reconnu que plusieurs radars tourelles, déployés depuis quelques mois et présentés comme plus précis et plus performants par le gouvernement, avaient déjà été vandalisés.
Une centaine de ces radars tourelles, juchés sur des mâts de quatre mètres et qui peuvent surveiller jusqu'à huit voies de circulation, ont été déjà été posés, selon Emmanuel Barbe. "Il y en a eu quelques uns qui ont été vandalisés, mais je ne tiens pas à donner les chiffres pour éviter des effets d'incitation à la destruction. Évidemment, ce sont des actes qui appellent des réponses, notamment judiciaires. Il y a des enquêtes qui sont lancées."
Ce qui se produirait si on ne les reposait pas, et qui a déjà commencé à se produire un peu, c'est que les vitesses réaugmenteraient et le nombre de morts aussi.
Emmanuel Barbeà franceinfo
"Cette génération de radars qui a été lancée en 2016 ne prétend pas être indestructible. Il n'y a rien qui est indestructible, concède Emmanuel Barbe. Ces radars sont mis en hauteur tout simplement parce qu'ils voient plus loin et font un travail de contrôle de meilleure qualité. Mais il faut qu'il y ait des radars."
Des radars à 32 000 euros
Ces radars tourelles coûtent 32 000 euros pièce. "C'est de l'argent public, et à la fin tout le monde paye pour ces radars détruits, poursuit-il. Donc des enquêtes sont lancées de façon systématique. Je crois qu'il faut qu'on qualifie bien ces actes : ils sont stupides et dangereux."
Régulièrement, des personnes sont arrêtées et ces sommes seront exigées par le Trésor public.
Emmanuel Barbeà franceinfo
Le délégué interministériel à la sécurité routière assure réfléchir "à la stratégie d'implantation" de ces radars, mais refuse d'en dire davantage sur les mesures prises pour éviter les dégradations. "Il ne faut pas se réjouir de voir des radars qui ne marchent pas, parce que nous avons tous intérêt à ce système qui permet de modérer les vitesses sur nos routes."
Les forces de l'ordre sont par ailleurs mobilisées pour tenter d'empêcher ces actes de vandalisme. "La gendarmerie nationale comme la police nationale sont très motivées et ont reçu des instructions du ministre de l'Intérieur sur ce point pour attraper, arrêter et déférer devant les tribunaux correctionnels ceux qui se livrent à ces exactions", assure Emmanuel Barbe.
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