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Info franceinfo Sécurité routière : près de 30 000 personnes victimes d'un conducteur en défaut d'assurance en 2020

Huit conducteurs non-assurés sur 10 sont des hommes, plus de la moitié ont moins de 35 ans et sont en situation de précarité.

Article rédigé par franceinfo
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Les secours organisent une simulation d'accident sur une route près de Pontivy (Morbihan), le 25 avril 2019. (VALENTIN BELLEVILLE / HANS LUCAS / AFP)

En 2020, sur les routes de France, près de 30 000 personnes ont été victimes d'un accident de la route causé par un conducteur en défaut d'assurance, indique à franceinfo le Fonds de garantie des victimes (FGAO), mercredi 4 août. Dans son baromètre annuel, il comptabilise exactement 27 332 victimes, dont 7 984 victimes corporelles, parmi lesquelles 128 sont décédées.

Si le nombre total de victimes est en baisse de 14,4 % par rapport à 2019 (31 947 victimes), il est à mettre en rapport avec la diminution du trafic routier et des déplacements liée à la crise sanitaire en 2020. C'est la même chose concernant les 106,3 millions d'euros d'indemnités versées aux victimes en 2020. Elles sont en baisse de 8 % par rapport à 2019, mais en hausse de 10,3 % par rapport à 2015.

"Il y a, parmi les plus pauvres, des gens qui n'ont pas le choix et une difficulté réelle à s'assurer."

Philippe Roux, directeur du FGAO

à franceinfo

"L'année 2020 est une vraie singularité", estime mercredi 4 août sur franceinfo le directeur du Fonds de garantie des victimes, Philippe Roux. Selon lui, la pandémie et la crise économique qu'elle a engendrée, a poussé des personnes à renoncer à s'assurer : "La situation actuelle peut révéler prochainement une population qui n'aura pas forcément les moyens de s'assurer."

Parmi les conducteurs en défaut d'assurance, le FGAO fait la différence entre les conducteurs non garantis, dont l'assureur conteste la validité de son contrat, les conducteurs non-identifiés, après un délit de fuite, et les conducteurs non-assurés, dont le FGAO dresse le portrait : 60 % d'entre eux ont moins de 35 ans, la même proportion a des revenus modestes, et 80 % sont des hommes.

7 500 euros d'amende encourus 

Le baromètre du FGAO précise que dans 81 % des cas, les accidents ont lieu en voiture, contre 6 % en deux-roues. Ils interviennent le plus souvent sur une voie communale (50,7 %) ou une route départementale (33,7 %). Les cinq départements les plus accidentogènes en matière de non-assurance sont, dans l'ordre, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne, le Val-d'Oise, Paris et les Bouches-du-Rhône.

Le Fonds de garantie des victimes rappelle que la loi impose que tout véhicule doit être assuré afin d'indemniser au minimum les tiers victimes de dommages corporels ou matériels en cas d'accident. Le défaut d'assurance entraîne une amende forfaitaire de 750 euros. La réponse pénale peut aller jusqu'à 7 500 euros d'amende assortie de peines complémentaires en cas de récidive.

"Ne pas s’assurer, c’est toujours le mauvais choix"

En cas d'accident, le responsable non-assuré doit également rembourser au Fonds de garantie les sommes engagées pour l'indemnisation des victimes avec une majoration de 10 %. "Ces sommes peuvent atteindre plusieurs millions d'euros", précise le Fonds de garantie des victimes. "Ne pas s’assurer", en tant que conducteur, "c’est toujours le mauvais choix", insiste Philippe Roux. "S’il y a un accident, les conséquences économiques vont être supportées à long terme par l’auteur, par celui qui a décidé de ne pas s’assurer", explique Philippe Roux, qui rappelle que "l’assurance en France est malgré tout l’une des moins chères d’Europe". "Donc, il faut vraiment que tout le monde se mobilise, que ce soit les médias, que ce soit les pouvoirs publics, que ce soit les parents. Que tout le monde se mobilise pour insister sur le fait que s'assurer, c'est essentiel", conclut-il.

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