Vague de froid : "Il faut une pérennisation des hébergements sur toute l'année"
Nicolas Clément, président du collectif "Les morts de la rue", a dénoncé lundi sur franceinfo le fait que la majorité des hébergements d'urgence mis en place lors des vagues de froid ne soit pas plus "durable".
Alors qu'une vague de froid commence à s'abattre sur la France lundi 5 février, en Île-de-France le plan grand froid a été déclenché. Cela implique la mise à disposition de 662 places d'hébergement d'urgence, en plus des 3 644 places ouvertes depuis le 1er novembre 2017 dans le cadre du plan hiver. Nicolas Clément le président du collectif "Les morts de la rue", a demandé lundi sur franceinfo d'en finir avec le système des hébergements d'urgence pour les personnes sans-abri.
franceinfo : Les dispositifs pour héberger les personnes sans-abri sont-ils à la hauteur ?
Nicolas Clément : Tous les ans il fait froid, et tous les ans il y a des dispositifs qui se mettent en place et qui sont très biens. Leur défaut, c'est pour une grande partie de ne pas être durable. La majorité s'arrête dès que le temps redevient plus clément, c'est dommage. On doit quand même noter qu'il y a une amélioration des hébergements depuis des années qui est très forte. Néanmoins, il y a 25 000 à 30 000 personnes qui ne sont pas hébergées en France ou qui sont dans des hébergements de très courte durée. Et puis il y a ceux qui sont en bidonville. Ce sont 45 000 personnes en tout qui restent en dehors d'une protection.
Des gens seront donc encore dehors cette année, malgré cette vague de froid ?
Il n'y a pas que le froid. On a eu deux mois de pluie continue, c'est presque parfois plus difficile de se protéger de la pluie, du fait de ne pas pouvoir se sécher, que du froid. Quand il fait froid on peut toujours rentrer dans le métro. Ce qui tue, et c'est pour ça qu'il faut une pérennisation des hébergements sur toute l'année, c'est l'usure, c'est cette vie qui est vraiment dure.
La solution est-elle de trouver des hébergements pour toute l'année ?
Oui, parce que quelqu'un qui est hébergé, même quand il a eu un parcours de rue long, dur, reprend une forme de sécurité, dans tous les sens du terme et du coup survit beaucoup plus longtemps. L'espérence de vie moyenne de quelqu'un qui vit dans la rue c'est 49 ans, ce qui est extrêmement jeune. Quand on les héberge, on s'aperçoit que cette durée de vie monte à 62 ans.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.