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"L'État vise à minimiser le nombre de sans-abri", dénonce le directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité

Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité, a estimé, lundi sur franceinfo, que le gouvernement souhaite "laisser croire qu'on tendrait vers la réalisation de l'objectif 'zéro personne à la rue'".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des sans-abri dorment dans la rue de Rivoli à Paris, le 2 avril 2015. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

L'État minimiserait-il le nombre de sans-abri dans les rues ? C'est, en tout cas, l'hypothèse avancée par le directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité, Florent Gueguen, lundi 12 février sur franceinfo. Il s'appuie sur un épisode en deux temps débuté le 30 janvier dernier. À cette date, Julien Denormandie avait assuré qu'"une cinquantaine" d'hommes avaient dormi dehors la nuit précédente en Île-de-France, suscitant un tollé des associations. Le secrétaire d'État à la Cohésion des territoires est finalement revenu sur ses propos, dimanche, évoquant plutôt le chiffre de "2 000 à 3 000 sans-abri dormant dans la rue".

Florent Gueguen a estimé que "cette rectification" de la part du secrétaire d'État "était importante". "Nous observons que depuis plusieurs semaines l'État vise à minimiser le nombre de sans-abri", dénonce-t-il. Un point de vue déjà exprimé dimanche dans le JDD par le président de la Fédération des acteurs de la solidarité, Louis Gallois, qui avait accusé le gouvernement de "vouloir minorer le nombre de SDF".

[Le gouvernement veut] laisser croire qu'on tendrait vers la réalisation de l'objectif du président de la République, qui s'est engagé sur une mesure positive : zéro personne à la rue

Florent Gueguen

à franceinfo

Pour Florent Gueguen, "c'est une manière pour l'État de se défausser de sa responsabilité en disant : On loge les sans-abri et ceux qui ne le sont pas, c'est parce qu'ils préfèrent dormir dans la rue". Or, selon le directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité, "la majorité des personnes sollicitent un hébergement. Le 115 continue d'ailleurs de crouler sous les appels".

Toutefois, Florent Gueguen a reconnu qu'"une partie des personnes à la rue ne souhaitent pas rejoindre les hébergements". Cela s'explique par le fait que "les hébergements proposés ne sont pas toujours dignes", a pointé le directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité. "Il y a un effort de l'État qui est fait et que nous soulignons, mais on est très loin de pouvoir proposer une solution adaptée et acceptée par tout le monde", a-t-il conclu.

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