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Enfants SDF hébergés dans des écoles à Paris : ce sont "des solutions de débrouille", dénonce un sénateur PCF

Ian Brossat réclame la création de "10 000 places d'hébergement d'urgence".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une femme sans-abri et un enfant dans la rue, à Paris. (JOEL SAGET / AFP)

Des familles avec enfants dormant dans la rue à Paris ont été hébergées dans des établissements scolaires. "On est dans des solutions de débrouille", réagit Ian Brossat, sénateur de Paris et porte-parole du PCF, dimanche 26 novembre, sur franceinfo. "On estime qu'à l'échelle de Paris, il y a 400 enfants qui dorment dehors", ajoute Ian Brossat. "C'est une situation qui est insupportable et indigne". Selon le porte-parole du PCF, "l'urgence c'est que l'État et le gouvernement ouvrent des places d'hébergement. On considère qu'à l'échelle du pays il nous manque 10 000 places d'hébergement".

franceinfo : Il n'y a vraiment pas d'autres solutions que d'ouvrir des établissements scolaires pour abriter ces familles-là ?

Ian Brossat : Ce sont des familles qui pour l'instant n'ont pas de papiers et j'espère qu'elles en auront et que demain elles auront la possibilité de vivre en logement social. En attendant, on a besoin de places d'hébergement supplémentaires. On estime qu'à l'échelle de Paris, il y a effectivement 400 enfants qui dorment dehors. À l'échelle du pays, l'Unicef considère qu'il y en a 3 000. C'est une situation qui est insupportable et indigne dans la 7e puissance économique du monde. L'urgence c'est que l'État et le gouvernement ouvrent des places d'hébergement. On considère qu'à l'échelle du pays il nous manque 10 000 places d'hébergement. Il est grand temps que le gouvernement les crée et permette de faire face à cette situation qui dure depuis trop longtemps maintenant.

C'est seulement la responsabilité de l'État qui est en jeu dans cette affaire ?

Évidemment, puisque l'hébergement d'urgence c'est une compétence de l'État. En l'occurrence, c'est la ville de Paris qui a demandé l'ouverture de ces lycées qui aujourd'hui sont vides et la région a fini par accepter de le faire. On est dans des solutions de débrouille. La seule solution structurelle, c'est la création de places d'hébergement et pour l'instant le gouvernement ne le fait pas. Je rappelle qu'à l'Assemblée nationale un amendement avait été adopté qui permettait la création de ces 10 000 places d'hébergement d'urgence. Et dans le cadre du 49-3 le gouvernement a purement balayé cette proposition. Je reviendrai à la charge au Sénat car on a besoin de ces places.

Pour quelles raisons, d'après vous, le gouvernement ne crée pas ces places d'hébergement ?

Je pense que le gouvernement est dans un calcul tout à fait cynique qui consiste à dégrader les conditions d'accueil de familles qui viennent de l'étranger pour trouver un refuge chez nous. Ils sont convaincus qu'en dégradant les conditions d'accueil on dissuadera les gens de venir. La réalité c'est que depuis des années, les conditions d'accueil sont dégradées et pour autant il y a toujours des familles qui viennent. Ce qui crée le départ, ce sont les conditions indignes dans lesquelles elles vivent dans le pays où se trouvent ces familles quand elles décident de partir. De toute façon, ce sont des familles qui sont là et il est indigne que la France ne soit pas capable de leur proposer un abri. On parle d'enfants qui ont parfois quelques mois, qui ont un ou deux ans et qui se retrouvent à la rue ou dans des abris de fortune. Tout ça ne peut pas continuer.

Que faudrait-il faire dans un premier temps avant la construction de ces hébergements d'urgence ? 

Tout le monde voit qu'on a d'un côté des bâtiments vides et de l'autre des personnes qui dorment dehors. Je propose que les collectivités locales se voient transférer le droit de réquisition, que les collectivités, les villes, lorsqu'elles le souhaitent, aient la possibilité de réquisitionner des bâtiments vacants comme des bureaux, des bâtiments d'hôtels qui sont vides parfois depuis des années pour que plus personne ne dorme dehors. Aujourd'hui le droit de réquisition est dans la main du préfet et pour l'instant les préfets ne l'appliquent jamais. À chaque que nous signalons des bâtiments vides au préfet, il nous répond qu'il ne réquisitionne que si le propriétaire est d'accord, le résultat c'est qu'il ne réquisitionne jamais.

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