RSA : des allocataires remis au travail dans une quinzaine de départements
Selon les mots de Roselyne Bachelot, la ministre des Solidarités, ces contrats de sept heures hebdomadaires seront "proposés" aux personnes "qui rencontrent des difficultés spécifiques pour accéder à un emploi de droit commun". Auront-ils vraiment le choix ? "Ce n'est pas une contrepartie, ce n'est pas une obligation", affirme la ministre. Pourtant, s'ils refusent, ils risquent des sanctions à savoir la réduction voire la suppression de leur revenu de solidarité active.
Tiré d'une expérience déjà éprouvée en Savoie où Roselyne Bachelot était en déplacement cet après-midi, le nouveau dispositif sera étendu "d'ici à quelques semaines". La ministre promet en effet de donner une enveloppe financière à une quinzaine de départements volontaires. Histoire de signer de premiers contrats avec les allocataires "avant la fin de l'année". Et d'en tirer un bilan un an plus tard.
Concrètement, ce que vont signer ces cobayes, ce sont des CUI, contrats uniques d'insertion, de six mois, renouvelables une fois, payés sur la base du SMIC, soit 214 euros par mois pour sept heures par semaine. Mais sachant que la reprise d'un travail fait mécaniquement baisser le RSA, ces personnes y gagneraient au final 130 euros par mois.
_ Des petits boulots dits "d'utilité sociale", qui restent à définir. Marc-Philippe Daubresse à l'origine de ce dispositif a déjà parlé de contrats de jardinage, de bricolage, de maintenance ou de service à la personne...
"Logique de sanctions et d'obligations"
Le lancement de ce dispositif vient clore une polémique au long cours autour du RSA et de l'"assistanat" Au mois de mai, le ministre Laurent Wauquiez avait allumé la mèche en évoquant l'idée d'imposer de tels contrats, mais sans contrepartie ni salaire. Même dans les rangs de l'UMP, la suggestion avait fait tiquer.
Pour les associations, ces contrats de sept heures sont donc un moindre mal, intéressant s'il s'agit de remettre le pied à l'étrier, même si la Fnars par exemple regrette que l'on soit "toujours dans une logique de sanctions et d'obligations".
_ Aujourd'hui, deux millions de personnes reçoivent un RSA. Pour les trois-quarts, il s'agit d'un RSA socle. Pour les autres, le RSA vient en complément d'un petit salaire.
Cécile Quéguiner, avec agences
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