RFI : la grève tourne au bras de fer
De la musique à la place des émissions habituelles… Depuis trois semaines maintenant, l’antenne de Radio France Internationale est fortement perturbée. En cause : une grève contre un plan social prévoyant 206 suppressions d'emplois et la fermeture de rédactions en langues étrangères.
Sur les 206 postes visés, 86 concernent des journalistes des rédactions en langues étrangères dont six doivent fermer : l'allemande, l'albanaise, la polonaise, la serbo-croate, la turque et la laotienne. La direction invoque des changements géopolitiques et une faible audience, sur la base d'études contestées par les syndicats.
La grève vire désormais au bras de fer entre direction et syndicats. L’intersyndicale FO, SNJ, SNJ-CGT et SNRT-CGT appelle en effet à un mouvement reconduit par périodes de 24 heures depuis le 12 mai, pour demander le retrait du plan social, jugé “brutal” et “infondé”.
“C'est une grève tournante qui vise à être efficace en pénalisant le moins de salariés possible. Plus de la moitié de la rédaction la soutient”, affirme Pascal Paradou (SNJ), alors que de son côté, la direction fustige un mouvement “minoritaire”, suivi par moins de 5% du personnel chaque jour mais qui “pénalise lourdement l'antenne”.
Et cela ne va pas en s’arrangeant. Pour l’heure, les négociations, entamées après l'annonce du plan social en janvier, sont dans l’impasse. La procédure a d’ailleurs été suspendue par la justice, à la demande du comité d’entreprise. Pour tenter de trouver une issue à cette crise, les syndicats ont demandé auprès de l'Elysée la nomination d'un médiateur. La direction s’y oppose.
Aujourd’hui, le PDG Alain de Pouzilhac doit informer les représentants du personnel sur la mise en place de la holding Audiovisuel extérieur de la France (AEF), à laquelle RFI sera officiellement rattachée le 5 juin, aux côtés de France 24 et de TV5Monde. Selon les syndicats, le plan social est lié à cette holding et aux éventuelles synergies de personnel qui en découleraient, et non aux difficultés financières invoquées par la direction.
“J'espère que les documents seront de nature à rassurer”, a déclaré Geneviève Goëtzinger, directrice déléguée, qui en appelle à “l'esprit de responsabilité”.
Mais les chances de débloquer la situation sont maigres. Hier, les responsables des rédactions concernées par le plan social se sont dit prêts à “multiplier” les actions pour la défense du “rayonnement de la France” en Europe.
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