Retraites : Nicolas Sarkozy lâche du lest pour certains parents

A une semaine d'une journée de mobilisation qui risque de marquer un durcissement du mouvement contre la réforme des retraites, Nicolas Sarkozy a décidé de lâcher un peu de lest sur un volet du dossier très discuté : la situation de certains parents, et surtout des mères de familles.

Le chef de l'Etat a demandé au gouvernement de déposer un amendement au texte, actuellement en discussion au Sénat. Il s'agit de prendre en compte la situation des parents qui ont arrêté de travailler pour élever leurs enfants.

Aussitôt dit, aussitôt fait, avec une coordination digne des balais du Bolchoï, le ministre du Travail, Eric Woerth, a annoncé qu'il allait déposer deux amendements. Ils permettraient à certaines mères de trois enfants et aux parents d'enfants handicapés de conserver la retraite à taux plein à 65 ans.

Les mesures coûterait 3,4 milliards d'euros et seraient financées par la hausse de certains prélèvements, sans qu'il soit encore précisé lesquels. Selon Eric Woerth, elles concerneraient 130.000 mères de familles et parents “qui se sont arrêtés au moins un an dans les trois ans suivant la naissance d'un de leurs enfants”.

FEMMES DE 55 A 60 ANS

Les amendements déposés sont en effet restrictifs. En ce qui concerne les mères de trois enfants, la mesure a des bornes chronologiques précises : “le premier amendement que je vous présente permet à ces mères de 3 enfants et plus, nées entre 1951 - première génération concernée par la réforme - et 1955 de continuer à bénéficier d'une retraite sans décote à 65 ans, sous réserve de s'être arrêtées pour élever un enfant”. Seules les femmes âgées de 55 à 60 ans pourront donc bénéficier de cet avantage.
_ Le gouvernement considère que cette génération est particulièrement pénalisée. Les mères nées après ont cotisé plus, selon l'exécutif.

En réalité, l'annonce ne constitue pas vraiment une surprise. Depuis plusieurs jours, le gouvernement évoquait des mesures en faveur des mères de trois enfants nées avant les années 60.

• Le gouvernement lâche-t-il du lest sous la pression des manifestations passées... et à venir ? La réponse du secrétaire d'Etat à la Fonction Publique, Georges Tron, au micro de Laurence Jousserandot :