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Retraites : les syndicats en désaccord sur la suite du mouvement

A la veille de la nouvelle journée d'action contre la réforme des retraites, les syndicats ont déjà en tête l'étape suivante. Conscients que les jours sont comptés pour faire plier le gouvernement avant l'adoption du projet de loi, ils divergent sur le meilleur moyen d'action : nouvelle journée de mobilisation, manifestation de masse au cours d'un week-end ou grève générale ? Certains syndicats se prononcent pour une mobilisation "au cas par cas", différente selon les secteurs et les entreprises.
Article rédigé par franceinfo
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Jusqu'à présent, les syndicats ont peu ou prou réussi à présenter un front uni. Non sans mal. C'est en effet au terme de discussions houleuses que l'intersyndicale s'était mise d'accord pour appeler les salariés à une nouvelle journée d'action demain. (le point sur les perturbations)
_ Mais pour la suite, ça s'annonce plus compliqué encore. Les organisations, qui se réuniront vendredi pour décider des prochaines actions, montrent publiquement leurs désaccords. Comment éviter un essoufflement du mouvement ? Quelle orientation donner à la mobilisation alors que les précédentes journées d'action n'ont pas empêché l'adoption du projet de loi à l'Assemblée Nationale ? Les syndicats s'interrogent, tout en affichant leur volonté de maintenir l'unité.

D'un côté, il y a les organisations convaincues qu'il était temps de radicaliser le mouvement. "Seul un vrai rapport de force" peut faire plier le gouvernement, estime Jean-Claude Mailly de FO, qui souhaite que l'intersyndicale lance un appel à la grève générale.

Vers une mobilisation à plusieurs vitesses ?

Même réflexion du côté de Solidaires (syndicats SUD et autres), qui appelle de ses vœux des grèves reconductibles couplées à des manifestations de masse. Annick Coupé, porte-parole de Solidaires, estime qu'il faut "continuer à élargir
la mobilisation sans freiner les secteurs qui ont plus de capacité à se
mobiliser collectivement et qui peuvent créer une dynamique d'ensemble".

Une voie dans laquelle ne souhaitent pas s'engager ni la CFDT ni l'Unsa, qui défendent l'idée d'une nouvelle journée d'action organisée "un week-end, pour ne pas pénaliser financièrement les salariés" et pour élargir la protestation.

De son côté, la CGT estime que les salariés doivent eux-mêmes choisir la forme que prendra leur mobilisation : "nous voulons généraliser les discussions dans les entreprises avec les salariés sur ce que nous pouvons envisager de faire" explique sur France Info Bernard Thibault (ECOUTER L'INTEGRALITE DE SON INTERVIEW). Le numéro 1 de la CGT estime que des "grèves reconductibles" pourront être décidées "dans certaines entreprises". Ce pourrait être le cas notamment chez Total, dans la pétrochimie ou encore à la SNCF, où les représentants syndicaux locaux sont en faveur d'une action plus durable.

Mais "il n'y aura pas dans la prochaine période une seule forme d'initiative ou d'action susceptible de mobiliser tout le monde à un instant T", insiste Bernard Thibault.
_ Cela veut-il dire que les syndicats vont se prononcer pour une mobilisation à plusieurs vitesses ? La décision devra en tout cas être prise rapidement : la réforme des retraites sera débattue au Sénat à partir du 5 octobre, avant une promulgation du texte prévue par le gouvernement entre fin octobre et début novembre.

Céline Asselot avec agences

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