Retraites : l'écart se creuse entre les syndicats et le gouvernement
Selon les syndicats, le gouvernement va devoir reculer face à une mobilisation plus importante que le 7 septembre. Du côté du gouvernement, on affirme le contraire : les manifestations ont été moins suivies qu'il y a deux semaines, un signe pour l'exécutif de l'adhésion plus importante des Français à la réforme des retraites. Au niveau local, les écarts sont parfois ahurissants : à Marseille par exemple, les syndicats comptent 220.000 manifestants, la police 22.000. Même proportion à Paris où les syndicats estiment à 300.000 le nombre de manifestants, la police à 30.000.
Dans l'entourage de Nicolas Sarkozy, on considère que cette évolution à la baisse “se justifie soit parce que les gens considèrent que le sujet est déjà très engagé pour permettre une mobilisation plus grande, soit qu'ils adhèrent davantage au projet”. Deux éléments confortent le gouvernement dans sa volonté de passer en force : la prétendue lassitude des Français après un mois de septembre ponctué de mouvements sociaux massifs et l'éventuelle division du front syndical. Une nouvelle réunion de l'intersyndicale doit se tenir demain à 10h. Les huit organisations principales dresseront le bilan de la journée d'aujourd'hui et envisageront les actions à suivre, ensemble ou divisés.
Le mouvement est une réussite selon les syndicats
Jean-Claude Mailly du syndicat FO estime que le pari de l'intersyndicale est gagné : “ça veut dire que c'est du même niveau ou plus fort que le 7 septembre”, a-t-il dit en marge de la manifestation parisienne. François Chérèque de la CFDT estime de son côté qu'il y avait “plus de manifestants que les dernières fois”. Bernard Thibault de la CGT a parlé d'une manifestation “dans les mêmes proportions” que celle du 7 septembre.
Les syndicats envisagent déjà la suite du mouvement. Selon Jean-Claude Mailly, “si le gouvernement ne bouge pas, y compris après cette
journée, il y aura des suites”.
_ A la veille de l'intersyndicale qui doit dresser le bilan de la journée d'action d'aujourd'hui, les syndicats réagissent en ordre dispersé. La CGT et FO envisagent un nouveau mouvement de grève reconductible alors que la CFDT penche plutôt vers une nouvelle journée de grève nationale début octobre.
Thibault Lefèvre, avec agences
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