Retraites : jour J pour la réforme
C'est l'ambiance des jours de grandes annonces. Le gouvernement, qui assure avoir dû rendre des arbitrages jusqu'au dernier moment, cherche à préserver ses effets d"annonce en tentant de limiter les fuites. Le texte du projet, qu'Eric Woerth, le ministre du Travail, a promis de communiquer aux partenaires sociaux avant de le rendre public le sera effectivement : un quart d'heure avant.
Il faudra donc attendre 8 h 30, heure prévue de l'allocution du ministre, pour savoir enfin quelles sont les mesures précises qu'envisage le gouvernement. Ensuite, la promesse de laisser la porte ouverte aux partenaires sociaux pour négocier des modifications au projet sera aussi tenue : ils auront jusqu'à vendredi. Après, la président de la République en personne ramassera les copies.
Si le silence a été soigneusement gardé sur les mesures elles-même, l'orientation générale est désormais bien connue. La retraite à 60 ans, héritage de François Mitterrand a vécu. L'âge légal sera repoussé. Le gouvernement n'a pas voulu donner d'indication, mais le quotidien économique Les Echos croit savoir que la barre serait fixée à 62 ans à l'horizon 2018.
La mobilisation de plusieurs dizaines de milliers de personnes (23.000 à 70.000, selon les organisateurs et la police), sous la bannière de FO, n'a pas fait reculer l'exécutif. Bien au contraire, Nicolas Sarkozy a réaffirmé hier que la réforme répondrait à des impératifs “de justice et d'équité”. Il répondait par là aux voix qui s'élèvent pour critiquer un texte qui frappe les classes populaires et moyennes, préservant les entreprises et les citoyens les plus aisés. A ce chapitre, toujours selon les Echos, les 350.000 foyers de la tranche la plus élevée de l'impôt sur le revenu subiraient une contribution de 1 à 2%, hors bouclier fiscal. Les revenus du capital pourraient être également taxés. Selon Eric Woerth, les “retraites-chapeaux”, dont bénéficient les dirigeants des grandes entreprises françaises, seront plus taxées aussi.
Les syndicats refusent d'entériner la réforme, “véritable recul social d'ampleur pour les futures générations”, selon Bernard Thibault, de la CGT. “Maintenant, les choses sérieuses vont commencer”, prévient-il, donnant déjà rendez-vous pour un mois de septembre social.
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