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Retraites : forte mobilisation, sur fond de bataille de chiffres

La mobilisation a été forte ce samedi contre la réforme des retraites, mais sans toutefois progresser par rapport aux autres journées. Selon la police, 899.000 personnes ont manifesté aujourd'hui; à peu près trois millions selon les syndicats. Les salariés du privé et les familles semblaient plus représentés que d'habitude dans les cortèges. Syndicats et gouvernement tirent des conclusion opposées de cette journée.
Article rédigé par franceinfo
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Pour la troisième fois, les syndicats crient victoire. Pour la troisième fois, affirment-ils, ils sont parvenus à faire descendre trois millions de personnes dans les rues, contre la réforme des retraites menée par le gouvernement. C'est peu ou prou le chiffres que les centrales retiennent : 2,9 millions de manifestants, selon la CFDT, environ trois, pour la CGT. “Réunir trois fois trois millions de personnes, c'est
forcément une réussite”, assure le patron de FO, Jean-Claude Mailly. “C'est l'une des manifestations les plus importantes depuis
dix ans”, insiste François Chérèque, de la CFDT.

Mais le gouvernement, justement, estime que la mobilisation ne progresse pas. La police la voit même s'essouffler. Elle totalise 899.000 manifestants, soit 10% de moins que le 23 septembre. “On nous annonçait une amplification, il n'y en a pas eu aujourd'hui”, conclut le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel. Le ministre du Travail, Eric Woerth a estimé qu'il y avait “une mobilisation du même ordre, elle est forte, mais elle est du même ordre”, que le 23 septembre. Il a réaffirmé que la réforme était “juste”. Et comme lors des précédentes journées de mobilisation, le gouvernement et la majorité affirment que les fondements de la réforme ne bougeront pas, en particulier les bornes d'âge : départ à 62 ans, retraite à taux plein à 67 ans.

En face, les syndicats jurent qu'ils ne reculeront pas non plus. “On gardera cette fermeté et ce soutien populaire nous engage à continuer”, affirme François Chérèque. L'opposition de son côté, exhorte François Fillon à tout arrêter et à faire “une nouvelle réforme juste et efficace”, selon Martine Aubry.
_ Mais les centrales ne sont pas sur la même longueur d'onde quant aux suites à donner au mouvement. La question de la grève reconductible divise notamment les leaders syndicaux.

La prochaine journée de mobilisation, fixée au 12 octobre, un mardi, est cette fois assortie d'un préavis de grève. Un test pour savoir si les “nouveaux publics” , repérés dans les cortèges, vont suivre. De nombreux salariés du privé ont en effet profité de ce samedi pour aller rejoindre les défilés. Une telle journée est en effet particulièrement rare un week-end. Des familles étaient aussi plus nombreuses : “C'est familial, il y a des poussettes, c'est la France qui manifeste”, s'est félicité un dirigeant CGT à Toulouse.

Selon un sondage CSA publié samedi dans le quotidien L'Humanité, 71% des Français soutiennent le mouvement, une progression de près de dix points en un mois.

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