Reprise sans joie à la raffinerie Total de Dunkerque
C'est sous la contrainte que Total a relancé les lourdes machines de la raffinerie des Flandres, à Dunkerque. Le pétrolier a exécuté en début d'après-midi l'arrêt de la cour d'appel de Douai, rendu le 30 juin dernier, qui obligeait Total à redémarrer la raffinerie sous une quinzaine de jours, sous peine d'une astreinte de 100.000 euros par jour de retard (lire notre article).
Les opérations de dégazage du site ont donc commencé, mais le groupe n'a pas pour autant levé la menace. Il a toujours affirmé que son “objectif restait la mise en œuvre du plan de reconversion du site”. La bataille juridique se poursuit d'ailleurs, puisque Total a fait appel de la décision de la cour.
Un discours qui n'a pas de quoi rassurer les salariés. “Ca fait longtemps que j'y crois plus au père Noël !”, s'exclame l'un d'eux, employé depuis 19 ans, avant de franchir les grilles. L'euphorie de la victoire judiciaire du 30 juin a laissé place à la méfiance. Aucune manifestation de joie n'a eu lieu quand les grilles du site se sont à nouveau ouvertes, à 14 h. Les salariés soupçonnent la direction de “jouer la montre” et le dégazage d'aujourd'hui se voit qualifié de “tactique de communication pour faire bonne figure vis à vis de la justice”.
“On a voté pour la suspension de la grève, mais on restera derrière, avec
des huissiers s'il le faut, pour constater si Total cherche à nous faire une entourloupe”, prévient Philippe Wullens, représentant de Sud. Les syndicats réclament la tenue rapide d'un comité d'entreprise exceptionnel pour définir officiellement un planning de redémarrage effectif du raffinage. Mais pour l'instant, ils n'ont aucune nouvelle. Ils doutent de voir beaucoup de concret d'ici la tenue de l'audience d'appel de la reprise, le 17 septembre, devant le TGI de Nanterre.
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