: Reportage "Dès que j'ai une minute de libre, je viens ici" : en Allemagne, les jardins familiaux sont de véritables institutions
En Allemagne, ce sont de véritables institutions : les jardins ouvriers appelés outre-Rhin jardins familiaux. En périphérie des grandes villes, les parcelles sont collées les unes aux autres et séparées par de simples clôtures. À l’origine, elles étaient destinées aux familles modestes qui n’avaient pas les moyens de s’offrir une maison avec jardin. À Berlin, on ne recense pas moins de 70 000 parcelles. Sur chacune d’entre elles, une petite maison permet de se préparer un repas ou de faire une sieste. Pendant l’été, ces jardins permettent de s’offrir un peu de dépaysement, à deux pas de chez soi.
On entend parfois, au loin, le passage d’un train de banlieue ou le moteur d’une tondeuse mais pas de quoi déranger Knut. Cheveux courts et fin collier de barbe, le retraité de 72 ans passe l’été sur sa parcelle, à 10 minutes à pied de son appartement : "Il n’y a rien de mieux, je dirais. Dès que j’ai une minute de libre, je viens ici. Trois ou quatre fois par semaine, en moyenne. On a mis des chaises longues pour bronzer et hier, on a fait un barbecue."
"Pour obtenir un jardin familial, il faut être très patient"
Au numéro 100 du chemin des Libellules, Sandro, 53 ans, pose son sécateur pour nous faire visiter son cabanon de 24 mètres carrés, avec cuisine, salon et douche. Ses parents louent la parcelle depuis 1972 : "C’est comme un bungalow. Vous voyez, là il y a une petite cuisine, un salon avec une télé, la salle de bains avec une douche et là le lit… " Les jardins ont vu le jour après-guerre, pour aider les familles à s’approvisionner en fruits et légumes : "Beaucoup de personnes âgées sont ici depuis les années 50. Pour obtenir un jardin familial, il faut être très patient. Ici, il y a 10 ans d’attente en moyenne."
Les pelouses sont soigneusement entretenues, aucune branche ne dépasse dans les allées. Le règlement est strict, dit Uschi, 74 ans : "La haie ne doit pas dépasser 1 mètre 20. Il faut aussi planter des légumes et au minimum quatre arbres fruitiers, sinon ce n’est pas considéré comme un jardin." Au grand dam des locataires, certains jardins sont parfois rasés. Ils laissent alors la place à des logements, crèches ou écoles, dont la capitale manque cruellement.
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