Gérald Darmanin appelle l'islam de France à se structurer en fédération

"Il y aura désormais un statut de l'imam en France", a annoncé le ministre de l'Intérieur, lundi, en lançant la seconde session des travaux du Forum de l'islam de France (Forif).
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le 9 octobre 2023 à Paris. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

Un statut de l'imam et une fédération de l'islam inspirée des protestants. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a plaidé pour une meilleure structuration de la deuxième religion de France, lundi 26 février, en lançant la seconde session des travaux du Forum de l'islam de France (Forif).

"Il y aura désormais un statut de l'imam en France", a affirmé le ministre en conférence de presse, demandant au Forif de "travailler sous six mois à la création" d'un tel statut, question lancinante de l'organisation de ce culte. Contrairement aux prêtres, pasteurs ou rabbins, les imams ne doivent pas obligatoirement répondre à des exigences de cursus religieux. Dans un pays régi par le principe de laïcité, il appartient aux musulmans "de fixer le statut religieux" des imams, a noté Gérald Darmanin. Il faut aussi une protection sociale, avec des imams salariés, et un niveau d'exigence linguistique et universitaire, en s'appuyant sur les 34 formations "laïcité" existantes.

Gérald Darmanin a aussi plaidé pour une structuration de l'islam qui "vienne des départements", à l'instar de ce qui a déjà été réalisé dans "plus de 40" d'entre eux. "Ce n'est pas à l'Etat de présider à cette structuration", a-t-il ajouté, encourageant le Forif à s'organiser "comme il y a une fédération des protestants" en France. "Il ne tient qu'à vous de transformer le F de Forif en F de Fédération", a-t-il lancé. 

Des fonds supplémentaires pour sécuriser les lieux de culte

La structuration de l'islam est un défi de longue date, qui s'est toujours heurté aux rivalités entre différentes nationalités. Pour mettre fin à l'"islam consulaire", les pouvoirs publics interdisent depuis janvier la venue d'"imams détachés" par le Maroc, l'Algérie et la Turquie, qui concernait 300 personnes environ.

Le ministre a aussi dit sa volonté d'avancer sur la question des carrés confessionnels dans les cimetières, qui manquent parfois de place. "D'ici le 1er juillet (...) nous ferons en sorte que l'accès à une sépulture ne soit plus un sujet pour nos compatriotes", a-t-il promis. Autre promesse, le doublement à un million d'euros par an des fonds alloués à la sécurisation des lieux de culte musulmans. 

En 2023, avec 242 faits recensés, "les actes antimusulmans ont augmenté de près de 30%", a insisté Gérald Darmanin, précisant que "plus de la moitié" de ces faits avaient été commis au cours des trois derniers mois de l'année. "Le conflit au Proche-Orient a des résonances évidentes sur notre sol", a souligné le ministre. 

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