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Fin de vie : l'archevêque Monseigneur Dominique Lebrun met en garde sur les "dérives" de l'aide active à mourir, "une ligne rouge" à ne pas franchir

L'archevêque de Rouen estime qu'il faudrait mieux appliquer la loi Claeys-Leonetti avant de la modifier ou de la remplacer.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Monseigneur Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, en juillet 2015. (CLAUDE ESSERTEL / MAXPPP)

"Ce projet de loi ferait inscrire la mort comme quelque chose d'individuel, qui est à notre disposition, alors que c'est un évènement éminemment social", réagit mardi 1er novembre sur franceinfo Monseigneur Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, concernant le débat sur la fin de vie. Vendredi 28 octobre, dans une interview au Parisien, le président de la Conférence des évêques de France (CFE), Éric de Moulins-Beaufort, s'est prononcé pour une "amélioration" de la loi Claeys-Leonetti plutôt qu'une nouvelle loi autorisant l'aide active à mourir, évoquant "une ligne rouge".

Pour Monseigneur Dominique Lebrun, il y a même "trois lignes rouges", sa ligne rouge de "croyant", sa ligne rouge "de chrétien" et sa ligne rouge "de citoyen". Il considère que la mort est "un don de Jésus" et qu'il "ne faut pas introduire" l'aide active à mourir. "C'est le libéralisme qui va jusqu'au bout et qui crée de la souffrance, de l'inégalité et qui défait le lien social", explique-t-il, rappelant que la mort de quelqu'un "touche tout le monde autour".

Développer d'abord les soins palliatifs

Monseigneur Dominique Lebrun appelle à mieux appliquer la loi Claeys-Leonetti, et à développer les soins palliatifs, qu'il qualifie "d'expression de la fraternité", dans le sens où "on se donne tous les moyens pour accompagner les personnes devant la mort". "Nous avons dépensé des milliards pendant la pandémie, pour maintenir les gens en vie, ça vaut le coup d'en dépenser un ou deux de plus pour développer les soins palliatifs, pour aider les personnes à lutter contre la douleur", poursuit-il. "Les soins palliatifs allient la performance médicale, le souci global de la personne et les liens sociaux, ils associent la famille, les proches, pour vivre ce moment de séparation, douloureux pour tous", affirme Monseigneur Dominique Lebrun.

Concernant la possibilité d'une évolution législative via un référendum, l'archevêque de Rouen n'a pas d'avis définitif. "Cela dépend comment la question est posée", indique Monseigneur Dominique Lebrun, qui met toutefois en garde sur les "dérives" d'ouvrir cette question, qui selon lui pourrait conduire à des questionnements dangereux sur la vie des personnes handicapées. "Ces dérives, je ne les souhaite pas à notre pays", conclut-il.

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