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Dans les entreprises, les conflits en raison de la religion restent rares, même si leur nombre est en progression

Dans la plupart des cas, la religion ne pose pas de souci majeur au travail en France, même si les faits religieux "se banalisent et s'affirment comme une réalité de l'entreprise", selon l'Institut Randstad. L'essentiel de ces faits religieux concerne l'islam.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le port de signe visible de croyance est la deuxième manifestation du fait religieux sur le lieu de travail, rapporte l'étude de l'Observatoire du fait religieux en entreprise (Ofre) et l'Institut Randstad, publiée mercredi 26 septembre 2018. (MENAHEM KAHANA / AFP)

Comme chaque année depuis 2013, l'Observatoire du fait religieux en entreprise (Ofre) et l'Institut Randstad ont réalisé une étude sur la religion dans le monde du travail, dévoilée par La Croix, mercredi 26 septembre. Selon cette enquête, réalisée entre mars et juin 2018 auprès de 1 453 cadres et managers travaillant en France, "le fait religieux se banalise et s'affirme comme une réalité de l'entreprise". En voici les principaux enseignements.

65% des sondés déclarent observer "des faits religieux" au travail

C'est le principal enseignement de l'enquête. Près des deux tiers des personnes interrogées observent "régulièrement" ou "occasionnellement" des actes ou des comportements liés à la religion sur le lieu de travail, rapporte l'enquête : demandes d'absences pour des fêtes notamment, ports de signes comme le voile islamique, prières pendant les pauses, stigmatisation, prosélytisme... L'enquête révèle que l'essentiel de ces faits religieux concerne l'islam.

Mais pour la première fois, la part des gens confrontés "régulièrement" au fait religieux baisse (29,5% contre 34% en 2017).  

Seuls 5% des conflits au travail sont liés à la religion

Selon cette étude, les problèmes au travail sont avant tout liés aux conditions de travail (dans 35% des cas). La religion ne représente que 5% des situations de blocage, loin derrière les opinions politiques ou philosophiques (16%). "Il y a une maturité du fait religieux, observe, dans La Croix, Lionel Honoré, directeur de l'Ofre et professeur à l'université de Papeete. Une sorte d'équilibre semble avoir été trouvé sur la manière de pratiquer ou d'afficher sa croyance sans que cela gêne la bonne marche de l'entreprise."

Toutefois, 29% des managers considèrent que le fait religieux rend leur rôle "plus délicat". Ainsi, près d'un manager sur deux adapte son comportement lorsqu'il doit intervenir pour régler un litige à caractère religieux.

Mais près de 10% des "faits religieux" sont conflictuels

Dans 90% des situations, l'affichage confessionnel ne gêne pas le bon fonctionnement de l'entreprise. Néanmoins, la part des cas conflictuels est passée de 7,5% en 2017 à 9,5% en 2018. "Près des deux tiers des personnes interrogées pensent que [ces cas conflictuels] vont augmenter dans le futur", précise l'étude.

Une petite majorité des situations nécessite désormais une intervention managériale pour résoudre les problèmes ou trouver un compromis. "Cela concerne une minorité d'entreprises qui est totalement désarmée et ne trouve pas de réponse avec la loi", explique Lionel Honoré dans La Croix.

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